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Critique de traversay


"Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon." Lionel Duroy a fait sienne cette célèbre phrase de Tolstoï, l'écrivain ne cessant d'y revenir depuis des années, creusant sans fin le sillon de l'autofiction. Lui, il était né visiblement pour ressasser et tant mieux si ses livres ont des vertus thérapeutiques pour l'homme devenu écrivain d'autant que le succès commercial suit. L'exercice a cependant ses limites malgré le savoir-faire de Duroy qui, dans Nous étions nés pour être heureux, en vient aux grandes scènes de retrouvailles et de réconciliation d'une fratrie déchirée après avoir vu ses souffrances d'enfance révélées sur la place publique ou plutôt littéraire. Si on peut parfois se perdre parmi les nombreux personnages, cela n'a guère d'importance car ils sont tous, à commencer par le personnage central, incapables de parler d'autre chose que de leur existence, ensemble ou séparément, actuelle et surtout passée. Il faut reconnaître à l'auteur le courage d'exposer clairement les reproches de ses proches et celui de reconnaître qu'il est depuis des années dans la volonté monomaniaque et obsessionnelle de se retourner sans cesse sur son histoire personnelle. Et le lecteur dans tout cela ? Eh bien, il ne peut manquer de se sentir un peu voyeur, comme un étranger invité par erreur à un repas familial où l'on louvoie entre règlements de compte et assauts de tendresse. En même temps, il est certain que chacun y retrouve peu ou prou des bribes de sa propre existence. D'où ce mélange de fascination et de malaise qui résulte de ce grand déballage.
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