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Critique de justeuneligne



Paul Dunoyer, le double littéraire de Lionel Duroy, dont on sait qu'il a fait de son histoire familiale la matière de plusieurs de ses romans, accueille la demande de réconciliation initiée par trois de ses frères.
Il y a 27 ans, Paul a été banni de sa famille pour avoir exposé dans un livre le désastre de son enfance, l'irresponsabilité de ses parents, l'imposture de son père, le rêve de grandeur de sa mère et les terribles séquelles de ces comportements sur cette fratrie de 10 enfants. Les frères et soeurs, sous la houlette de Frédéric, un des aînés, ont écarté Paul de leur vie, mais aussi ses enfants, et , de cela, ils ont le regret, ils en ressentent l'injustice, avec le temps qui a passé.
Paul est un écorché vif, qui a été sauvé par l'écriture, sa fidélité à lui-même lui commande de ne rien regretter, mais il accepte d'organiser, dans sa maison qui lui est chère, un déjeuner avec ses frères et soeurs ( sans les conjoints et les enfants). Il fait venir ses propres enfants et ses petits-enfants ( il a eu 4 enfants de deux unions successives) Anna, sa première épouse, et accepte aussi la présence d'Esther, sa deuxième épouse dont il s'est séparé dans la douleur.
Ils seront 8 frères et soeurs à venir, tous sauf Frédéric, et un neveu, Sylvain, qui est sans doute pour quelque chose dans cette demande de réconciliation .
Ce livre est l'occasion de dérouler des paroles, à la fois sur cette enfance partagée, à la fois sur la rupture, à la fois sur le ressenti des exclus ( les enfants de Paul). Dans le déroulement de la journée, on sent la gêne du début, les rapprochements, les paroles de vérité. Paul ne fléchit pas sur la question de son rapport à l'écriture mais s'interroge tout de même lorsque Béatrice, l'une de ses soeurs, lui parle de sa honte de voir étalée au grand jour les avatars de leur enfance qu'elle avait essayé d'oublier. Paul semble, cette fois là, comprendre la blessure, on n'est plus sur la questions des convenances et du soi-disant manque de pudeur à étaler sa vie publiquement.
Au-delà de cette histoire singulière, ce récit nous interroge sur les liens familiaux, sur le vécu, différent pour chacun, d'évènements communs, sur l'humilité qu'il faut avoir pour reconnaître l'amour en nous, sur l'acceptation de l'ambivalence, sur le respect de l'autre.
Un livre humain. On peut être agacé de ce parti pris autobiographique, n'empêche qu'il y a un talent de raconteur et des questions universelles posées avec sensibilité.

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