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Critique de ClarenceM


Les anglais sont passés maîtres dans l'art d'exploiter des veines riches et fertiles ne provenant pas de leur pays si plat et monochrome. Ils ont inventé l'alpinisme alors que le point culminant de l'Angleterre est à moins de 900 mètres, ont restauré nos vieilles fermes à l'abandon dans les campagnes du Sud de la France, et dans ce charmant roman à tiroir, Lawrence Durrell se sert des paysages crétois pour développer son récit. Plus qu'un cadre fini et référencé et vaguement évocateur d'une ancienne civilisation disparue, le décor joue le rôle d'un protagoniste à part entière. Les lieux attirent ou chassent les personnages, les piègent ou les révèlent à eux-mêmes. Ils ne sont jamais neutres et aboutissent toujours quelques part, même si le chemin est un labyrinthe façonné dans la roche et ayant la fâcheuse habitude de s'écrouler au passage des visiteurs.
Ces pérégrinations typiquement victoriennes donnent lieu à de véritables voyages intérieurs. Les lieux portent en eux la présence des symboles agrégés dans l'imaginaire de l'homme, de l'antiquité jusqu'à nos jours. Imbibé de pensées psychanalytiques et de réflexions sur l'état du monde en totale déliquescence (le roman est écrit dans l'immédiate après-guerre), la force du livre réside toutefois dans sa simplicité calme et lumineuse.
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