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Critique de mh17


Hiver à Sokcho est un court roman d'une qualité rare. Je remercie mon amie Sachka pour m'avoir donné l'envie de découvrir cette jeune auteure formidable.
La narratrice est une jeune coréenne métissée qui travaille dans une pension décrépie à Sokcho. Sokcho est une station balnéaire à quelques encablures du no man's land qui sépare les deux Corée. C'est la morte saison. Pas grand monde. Un occidental débarque à la pension, "perdu dans son manteau de laine". Son regard la traverse sans la voir. Il est Français comme ce père qu'elle n'a jamais connu. Elle l'observe, l'épie et découvre qu'il est dessinateur. Elle essaye de deviner ce qu'il tente perpétuellement de dessiner et puis aussi d'attirer son attention. Pas facile.

Ce n'est pas un roman confortable ni serein qui se lit rapidement. Non, c'est un roman dur et cruel avec une écriture épurée. Peu de dialogues, les personnages n'arrivent pas à se parler. Une construction très cinématographique en courts plans-séquences. Des descriptions sensorielles révélatrices des émotions et des sentiments . L'atmosphère générale grise et glacée est zébrée de couleurs en particulier de rouge et de noir. La mère outrageusement maquillée travaille à la poissonnerie du marché. Accroupie au dessus des seaux remplis de tripailles. La tante s'empiffre de nouilles dégoulinantes. Elles la dégoutent littéralement. Elles espèrent la caser à un garçon qui veut devenir mannequin à Séoul. Ils sont tous obsédés par leur apparence,, voudraient qu'elle fasse disparaître son long nez. La narratrice est en total décalage avec cet univers factice et trivial. C'est une romantique, profondément seule, en quête d'identité, rêvant d'un ailleurs, rêvant de se reconnaître dans le dessin d'un homme qui la regarderait.


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