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Critique de Aloysius3993


« Les passeurs de mots » a été une lecture particulière pour moi. Il faut dire que depuis quelques temps, je lis principalement des récits imaginaires. Et donc passer à de la littérature blanche a été un peu brutal pour moi ! Je suis passée par des phases d'ennui au début puis par de l'intérêt avant de finir par ne plus lâcher le livre.
Le début du livre m'a demandé de passer une phase de jetlag littéraire. En effet, j'ai eu besoin de m'habituer de nouveau au rythme plus lent de ce type de littérature. Ponctué de métaphores, de descriptions de petits éléments des scènes plus que d'évènements très marquants, le roman commence par nous raconter la vie de Maurice, le libraire de l'histoire. Un début un peu monocorde et triste qui dépeint le quotidien de ce personnage. Et cela permet d'apercevoir la narration du roman : chaque passage aura son rythme et son humeur en accord avec les personnages qui en sont l'objet.
L'ensemble restera très triste par le thème principal abordé : le deuil. Chacun des personnages est confronté à la mort d'un être proche. Maurice a perdu sa femme d'un cancer. Thomas a perdu son amis et Soufia son amant. le fil de l'histoire se tisse autour de cahiers où sont rédigés des textes en lien avec le personnage disparu à la guerre. La seule inconnue reste la personne qui a envoyé ces cahiers au libraire. Car si on retrace l'histoire du disparu, on connaît sa fin sinistre dès le début…
Le thème sous-jacent est celui de l'Afghanistan : sa culture, ses richesses et sa situation conflictuelle. Différents éléments comme la mort du disparu sur une mine, les attentats du World Trade Center ou ceux du 13 novembre sont autant d'éléments qui interviennent dans le décor de l'histoire et constituent, mine de rien, un axe important.
Le personnage du libraire permet d'introduire quelques éléments sur le thème de la lecture, sur les lecteurs en général. « Je suis inquiet de ne pas avoir pris de livres pour remplir ma nuit. » Autant de phrases qui permettent de révéler quelques petites manies des lecteurs, affectueuses.
Le récit s'est transformé au fur et à mesure que le personnage de Thomas a pris de l'importance : le rythme est devenu saccadé pour décrire sa vie en entreprise, le stress de son métier qui ne lui correspond pas. Et finalement effréné quand il raconte son histoire et celle des cahiers pour mettre le lecteur sous tension.
J'ai donc apprécié la construction de ce récit où il y a finalement peu d'inconnu mais qui tient fermement le lecteur en haleine. L'écriture y est poétique et multiple dans les formes qu'elle propose.
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