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Critique de carolitne


C'est la nuit de l'enfance qui se dérobe ; peuplée des ombres étranges d'une fée noire et d'un clown blanc, envahie des rêveries filantes comme les étoiles, saturée des histoires fantaisistes pour êtres en devenir. Noircie des promesses du naufrage d'une vie à inventer, d'un monde à refaire. D'une adolescence éclipsant un corps devenu étranger, objet de désir et de rejet, comme le symbole des distorsions entre l'intimité d'une âme en plein bouleversement et la persistance d'un monde auquel elle aimerait se soustraire.
C'est la nuit impénétrable de la beauté qui s'efface au monde. Laissant place à la cruauté de la perte des sens. A la noirceur enveloppant ceux qui devinent l'aura solaire de la lune, qui perçoivent sans voir. Qui sentent une présence dans l'absence,
Dans la nuit crépusculaire de celle qui ne disparaît que pour les autres. Car elle est présente ailleurs ; dans les rêves de ses amis, dans les souvenirs de sa mère, dans l'imagination des siens ; ceux qui peignent la réalité d'une existence que seul l'aveugle peut voir, ceux qui composent la musique d'une présence que seul le sourd peut entendre.
Car elle est présente par les mots qui énoncent la réalité qu'ils créent. Qui annoncent une vérité sombre dans un langage inconnu. Qui content l'histoire individuelle par celle de sa génération ; une histoire écrite à l'avance, celle qui se répète dans le funeste cycle de la mort. Qui scellent le destin de Gabrielle.
Des mots qui racontent la nuit d'une tragédie depuis l'aube de son enfance.
Des mots que Gabrielle manie subtilement pour conter la génèse de sa vie de femme ; des mots que ses amis tissent délicatement pour conjurer son absence et lui brosser un avenir. Des mots que sa mère, Gigi, égrène doucement, comme un chapelet, dans une lumineuse prière laïque pour son retour.
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