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Critique de BazaR


C'est un monde ça ! Encore une fois il va falloir que je laisse ma plume de fiel sous clé. Encore une fois j'ai adoré ce que j'ai lu et il va falloir que j'encense ! C'est frustrant !
Je blague bien sûr. J'adore me régaler en lisant ces petites boîtes contenant des dessins qu'on nomme BD.

Qu'avons-nous là ? Une première intégrale de Hauteville House constituant un cycle complet (l'aventure se termine à la fin). Rien à voir avec l'épopée des chevaliers Normands de Sicile« le sang des Hauteville », comme me l'a gentiment demandé Walktapus. Hauteville House est une BD steampunk, c'est-à-dire une uchronie située fin XIXème siècle dans laquelle la technologie utilisant la vapeur comme source d'énergie a atteint des sommets de raffinement et d'efficacité. Est mise en scène la rivalité entre l'Empire français de Napoléon III décidé à conquérir le monde et les exilés républicains dont le QG est situé sous la demeure de Victor Hugo à Guernesey – Hauteville House pour ne pas la nommer – l'écrivain étant en quelque sorte l'égérie du mouvement de résistance.

Dans ce premier cycle, des savants impériaux ont découvert une arme d'une infinie puissance cachée au fond des pyramides mayas. Ils souhaitent s'en servir pour « pacifier le monde » à commencer par l'élimination du gouvernement de Lincoln en lutte contre la confédération sudiste. Des espions républicains français et yankees s'allient pour s'emparer de l'arme ou la détruire avant qu'il ne soit trop tard.

L'histoire est prenante d'emblée: de l'espionnage, des voyages au Mexique et aux Etat-Unis, du suspense, beaucoup, beaucoup d'action dessinée dans un style vif que l'on peut comparer à celui de « Lanfeust ». Les héros sont attachants, certains comme Eglantine - l'espionne républicaine torturée par un passé omniprésent, courageuse et compatissante - ont une véritable épaisseur. En revanche les « méchants » servent plus de faire-valoir à l'action et j'aurais apprécié plus de consistance.

Mais le vrai héros du roman graphique c'est le décor steampunk. Il faut imaginer des villes extirpées d'« Autant en emporte le Vent » survolés par des dirigeables cuirassés, traversées par des chars à vapeur montés sur chenilles, défendues par des canons d'une longueur telle qu'ils en deviennent gênants (et qui pourtant semblent dépourvus de système de recul, hem !). le métal, le boulon, s'insèrent partout et prennent des formes qui rappellent « La ligue des gentlemen extraordinaires » de Moore & O'Neill ou les romans de Jules Verne.

Le véritable défaut est l'objet livre lui-même. Beau et solide, comme savent le faire les éditions Delcourt, il contient au début quelques pages où dessin et texte sont comme dédoublés et déphasés, les rendant troubles et illisibles. J'ai noté aussi l'inversion des titres des tomes 3 et 4. Ce sont des éléments qui montrent que Delcourt n'a pas assez fait attention à la qualité de sa production. J'espère qu'ils rectifieront le tir pour la deuxième intégrale.
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