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Critique de Lilvm


Dans ce livre, Andrea Dworkin s'intéresse à des siècles d'histoire et de culture entachés par la misogynie. le texte se veut très engagé, l'autrice mettant un point d'honneur à rappeler le but révolutionnaire de celui-ci. C'est direct, cru, et presque cynique parfois dans son ton. S'il comporte des idées intéressantes, j'ai toutefois trouvé cet essai un peu fouillis et léger sur sa structure (peut-être en partie parce qu'il s'agit du premier ouvrage de l'autrice).
Andrea Dworkin présente d'abord les effets néfastes de la misogynie, aussi bien sur les femmes que les hommes (qui doivent eux aussi subir les exigences qui découlent de l'image créée par la société de ce que devrait être un homme). Elle étudie ensuite les contes en livrant une analyse intéressante de l'archétype de la femme qu'ils présentent. J'ai cependant trouvé que certains passages relevaient presque de la paraphrase.
N'ayant jamais lu Histoire d'O et L'Image, j'ai eu un peu plus de mal à suivre les parties les concernant et à faire des liens entre les exemples cités et l'analyse proposée. L'opposition du 'eux" et du "nous" m'a un peu laissée songeuse, j'ai trouvé que l'on déviait du sujet. Je n'ai d'ailleurs par bien compris le rapport avec la consommation de drogues notamment. Finalement, l'autrice élargit son sujet, ne se contentant pas de parler des femmes pour aborder des notions de classe, de racisme et d'écologie. Elle dénonce les apologistes du viol et leurs arguments hallucinants (qui le qualifient "d'héroïque" ou "d'acte de rébellion politique" ou encore "d'action politique anticapitaliste"), suscitant l'indignation à la lecture.
Dans le chapitre 7 "Gynocide : les sorcières", j'ai trouvé que la vision portée sur le Moyen-Âge était très caricaturale et les informations historiques étaient très approximatives, ce qui me semble assez inévitable lorsqu'on décide de parler de plusieurs siècles en seulement quelques lignes.
La dernière partie sur l'androgynie est un peu difficile à suivre avec des passages ahurissants concernant la zoophilie et l'inceste (même si une note explique que l'autrice a changé d'avis par la suite sur le sujet). J'ai trouvé dommage de terminer le livre ainsi, gâchant selon moi en grande partie son propos.
En bref, le livre est très engagé et présente des idées intéressantes sans passer par quatre chemins, mais certains faits auraient mérités d'être mieux vérifiés et détaillés et le propos aurait pu être mieux structuré. Une lecture en demi-teinte donc, mais qui donne envie d'approfondir le sujet.
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