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Camille Chaplain (Traducteur)Harmony Devillard (Traducteur)
EAN : 9782721011398
256 pages
Editions des Femmes (16/03/2023)
4/5   8 notes
Résumé :
Quel rapport y a-t-il entre les contes de fées traditionnels, la pornographie, les littératures sadiennes, la contreculture, mille ans de bandage des pieds des Chinoises et le "Malleus Maleficarum", guide catholique allemand de la chasse aux sorcières ? La haine viscérale et irrationnelle contre les femmes. Cet essai à la prose farouche et combative, classique du féminisme américain, est le premier livre d'Andrea Dworkin, paru aux États-Unis en 1974. L'autrice s'att... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dans ce livre, Andrea Dworkin s'intéresse à des siècles d'histoire et de culture entachés par la misogynie. le texte se veut très engagé, l'autrice mettant un point d'honneur à rappeler le but révolutionnaire de celui-ci. C'est direct, cru, et presque cynique parfois dans son ton. S'il comporte des idées intéressantes, j'ai toutefois trouvé cet essai un peu fouillis et léger sur sa structure (peut-être en partie parce qu'il s'agit du premier ouvrage de l'autrice).
Andrea Dworkin présente d'abord les effets néfastes de la misogynie, aussi bien sur les femmes que les hommes (qui doivent eux aussi subir les exigences qui découlent de l'image créée par la société de ce que devrait être un homme). Elle étudie ensuite les contes en livrant une analyse intéressante de l'archétype de la femme qu'ils présentent. J'ai cependant trouvé que certains passages relevaient presque de la paraphrase.
N'ayant jamais lu Histoire d'O et L'Image, j'ai eu un peu plus de mal à suivre les parties les concernant et à faire des liens entre les exemples cités et l'analyse proposée. L'opposition du 'eux" et du "nous" m'a un peu laissée songeuse, j'ai trouvé que l'on déviait du sujet. Je n'ai d'ailleurs par bien compris le rapport avec la consommation de drogues notamment. Finalement, l'autrice élargit son sujet, ne se contentant pas de parler des femmes pour aborder des notions de classe, de racisme et d'écologie. Elle dénonce les apologistes du viol et leurs arguments hallucinants (qui le qualifient "d'héroïque" ou "d'acte de rébellion politique" ou encore "d'action politique anticapitaliste"), suscitant l'indignation à la lecture.
Dans le chapitre 7 "Gynocide : les sorcières", j'ai trouvé que la vision portée sur le Moyen-Âge était très caricaturale et les informations historiques étaient très approximatives, ce qui me semble assez inévitable lorsqu'on décide de parler de plusieurs siècles en seulement quelques lignes.
La dernière partie sur l'androgynie est un peu difficile à suivre avec des passages ahurissants concernant la zoophilie et l'inceste (même si une note explique que l'autrice a changé d'avis par la suite sur le sujet). J'ai trouvé dommage de terminer le livre ainsi, gâchant selon moi en grande partie son propos.
En bref, le livre est très engagé et présente des idées intéressantes sans passer par quatre chemins, mais certains faits auraient mérités d'être mieux vérifiés et détaillés et le propos aurait pu être mieux structuré. Une lecture en demi-teinte donc, mais qui donne envie d'approfondir le sujet.
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Un livre reçu dans le cadre du dernier masse critique de Babelio, je m'intéresse depuis déjà un moment à la littérature féministe et j'étais curieuse de découvrir ce livre publié dans les années 70.
Ma lecture est cependant mitigée. J'ai apprécié de découvrir ce premier essai d'une figure du féminisme outre atlantique, le ton est percutant, sans concession, parfois choquant et subversif, mais souvent très juste. Il est assez fascinant de lire les prémisses de se qui allait devenir l'éco féminisme ou l'intersectionnalité. J'imagine qu'à sa sortie, ce texte était extrêmement novateur et perturbant pour les lecteurs non sensibilisés à ces questions.
Cependant, le temps a passé et certains chapitres passent plus difficilement. L'autrice semble ne pas s'être assez documentée sur certains thèmes qu'elle ne maitrise pas assez, comme l'inceste, la transidentité, l'androgynie, L Histoire (européenne et asiatique)... Certains chapitres sont intéressants mais brouillons, l'autrice semblant d'avantage donner son opinion sur le sujet, plutôt que d'analyser ou de synthétiser un thème en s'appuyant sur des sources fiables. Ses propos sur l'inceste sont particulièrement maladroits même si une note de bas de page accompagne ce chapitre pour expliquer qu'en presque 50 ans l'autrice a drastiquement changé d'avis sur la question. J'ai eu du mal à comprendre certains chapitres sur des sujets me parlant peu, comme le décryptage précis d'un récit de fiction érotique particulièrement misogyne (j'imagine qu'il me manquait des éléments de contexte et des références), j'ai parfois senti un décalage important sur certains thèmes.
Pour un premier livre, cela est cependant un récit prometteur, et malheureusement, la plupart des chapitres sont toujours d'actualité. Ce livre peut permettre de comprendre un peu mieux l'évolution des mouvements et de la pensée féministe, mais il devra être suivi d'autres lectures.
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Un essai féministe cru et sans concessions !
L'autrice pars de l'analyse des contes de fées, de la littérature érotique et sadique en passant par les pratiques culturelles des pieds bandés en Chine, rapproche ses cultures ou contre-cultures à la haine des femmes.
Sorti aux Etats-Unis en 1974, Woman Hating s'attaque à la pensée traditionaliste et misogyne qui nous relègue au rang d'objet depuis trop longtemps.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’engagement à mettre fin à la domination masculine en tant que réalité psychologique, politique et culturelle fondamentale de la vie sur terre est l’engagement révolutionnaire fondamental. C’est un engagement envers la transformation du moi et la transformation de la réalité sociale à tous les niveaux. Le cœur de ce livre est une analyse du sexisme (ce système de la domination masculine), de son essence, de la façon dont il opère sur nous et en nous.
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La révolution n'est pas un événement qui prends 2 ou 3 jours au cours duquel sont tirés des coups de feu et des corps sont pendus. C'est un processus long et continu au cours duquel sont créées de nouvelles personnes, capable de rénover la société de façon que la révolution ne remplace pas une élite par une autre, mais de façon que la révolution créée une nouvelle structure anti-autoritaire avec des personnes anti-autoritaires qui, à leur tour, réorganisent la société de façon qu'elle devienne une société humaine non aliénée, délivrée de la guerre, de la faim, et de l'exploitation.
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Videos de Andrea Dworkin (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Dworkin
Dans le webinaire trimestriel de notre revue Prostitution et Société, Harmony Devillard nous parle du premier livre de la féministe radicale états-unienne Andrea Dworkin : Woman Hating, de la misogynie. Harmony a co-traduit avec Camille Chaplain cet ouvrage magistral écrit en 1974. Où l'on apprend qu'en ce qui concerne les femmes, contes de fées et pornographie racontent la même histoire : une femme bonne, c'est une femme morte...
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