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Critique de Foxfire


Je ne connais pas du tout la littérature portugaise. Lorsque j'ai vu ce titre dans la sélection de la dernière masse critique je me suis dit que c'était là une bonne occasion de découvrir cette littérature. D'autant plus que Eça de Queiros semble être considéré comme un auteur important au Portugal. Et puis le résumé très Faustien de ce "Mandarin" me plaisait bien. J'étais donc ravie d'avoir gagné ce livre.

En fait, plus qu'à "Faust", "le mandarin" m'a fait penser à tout un pan de la littérature française. L'oeuvre de Eça de Queiros en est très imprégnée. L'auteur fait très souvent référence à la France et à ses grands écrivains. D'ailleurs le point de départ en lui-même prend sa source dans la littérature française. le postulat de départ est une variation autour du thème du "bouton du mandarin". Cette métaphore qu'on trouve chez Balzac qui l'a lui même emprunté à Rousseau ou Chateaubriand pose ce questionnement : que ferait un individu qui pourrait à distance et sans être suspecté tuer un vieux mandarin de Chine dont la mort lui apporterait la richesse ?
A partir de cet argument, Eça de Queiros propose un conte moral et social teinté de surnaturel. L'aspect fantastique est très ténu mais ajoute un charme inquiétant au récit, tout comme le côté exotique de la partie chinoise de l'histoire.
Mais ce qui est le plus saisissant dans "le mandarin" c'est la peinture de la société et des hommes et femmes qui la composent. L'auteur se montre assez acide lorsqu'il dépeint les travers des uns et des autres. Que ce soient les cohortes de flagorneurs qui viennent s'aplatir devant Teodoro devenu riche en espérant qu'il leur jettera quelques pièces ou les diplomates de l'ambassade de Russie en Chine, ridicules de superficialité, ils sont tous méprisables. Tout comme Teodoro lui-même dont l'auteur dresse un portrait peu flatteur. Dans ces descriptions au vitriol, Eça de Queiros fait preuve d'un sens de l'humour caustique assez savoureux, ce qui n'est pas sa seule qualité. L'écriture est élégante, fluide et évocatrice. On a là tout ce qui fait l'excellence de la littérature du 19ème siècle.

J'ai donc passé un très bon moment. "Le mandarin" est un récit intelligent, subtil, divertissant, bien écrit et plein de charme.
L'éditeur a eu la bonne idée de joindre son catalogue à l'envoi du livre. Spécialisé dans la littérature lusophone ainsi que dans les récits de voyage, Chandeigne propose un catalogue très alléchant. Cette opération masse critique m'aura donc permis de découvrir un très bon auteur et un éditeur intéressant. Je remercie Babelio et les éditions Chandeigne pour cette double découverte.
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