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Critique de DOMS


Le général Bourgeaud, soixante-huit ans, est sur le déclin. Largement inutile et placardisé, il cherche à redorer son blason. Et n'a pas de meilleure idée que de chercher une parfaite inconnue à envoyer espionner en Corée du Nord, rien de moins.
Constance est mariée, et Constance … a de la constance dans l'ennui au quotidien. Son mari est un artiste largement sur le déclin. Enlevée en pleine rue, elle va passer quelques mois isolée mais très bien traitée dans la Creuse. Là, dans une ferme, puis au sommet d'une éolienne, elle passera de longues heures en compagnie de ses geôliers compatissants et d'une encyclopédie qu'elle lira de A à Z, rien de moins !

Le décor est planté, les protagonistes y sont multiples, obéissants et le plus souvent stupides, au passé glauque d'ancien taulard ou plus brillant d'ex-vedette, homme de main stupide ou avocat véreux, assistante en mal d'amour ou coiffeuse un brin fleur bleue. Parodie de roman d'espionnage, notre envoyée spéciale, futile et inutile, tire son épingle du jeu, dans une deuxième partie qui se déroule dans une Corée du Nord totalement loufoque, ce pays prison duquel nul ne s'échappe et dont on ne peut qu'applaudir l'incroyable description de la DMZ, à vous d'aller la lire !

Et tout au long du roman, une voix off, en quelque sorte narrateur humoristique et réalisateur du film (ou du « nanar » !) auquel nous assistons, prend le lecteur à partie. Expliquant, dévoilant, des situations, un passé, des noms, des relations, ou ne nous expliquant pas d'ailleurs, s'il ne le juge pas indispensable à notre compréhension du récit global, étonnant, non ? du complexe de Stockholm à celui de la Creuse, il fallait oser et Jean Echenoz a osé ! de la caserne Mortier à la Corée de Kim Jong-un, ce digne descendant d'une dynastie de dictateurs qui officie sur les traces de son père Kim Jong-il et de son grand-père Kim Il-sung, du Trocadéro à la Creuse, l'auteur nous ballade, le narrateur s'amuse, et le lecteur soit s'emballe pour ce récit tellement décalé, soit se lasse de tant d'humour à plat. C'est mon cas, même si je reconnais une grande qualité à l'écriture, je me suis ennuyée. J'ai reposé plusieurs fois ce livre (pour en lire de nombreux autres entre temps) et finalement je l'ai terminé sans vraiment de plaisir… Je suis sans doute passée à côté de cet OSS 117 à la mode Brice de Nice qui tient autant des branquignols que des pieds nickelés, mais qui est porté par une écriture toujours aussi complexe, architecturée et soignée.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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