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Critique de GeorgesSmiley


Soyons clairs : je n'ai à peu près rien compris à cette histoire d'espionnage. Un comble pour le lecteur compulsif et assidu qui d'ordinaire décrypte avec ravissement les intrigues de John le Carré. Disons le tout net, le colonel Seck n'a pas grand-chose à voir avec George Smiley et Chopin n'est pas le maître espion qu'on voudrait, tant ses micros implantés sur le thorax de mouches introduites dans les appartements à surveiller ne lui inspirent qu'une confiance limitée : « Chopin fit valoir que cette technique était très limitée. Qu'une mouche ne dure qu'un temps. Qu'une vie de mouche n'est qu'un battement. »
L'intérêt est bien sûr ailleurs, essentiellement dans l'humour et la fantaisie de cette parodie de roman d'espionnage. Dans l'art singulier, que maitrise si bien l'auteur, des propos hors de propos, des apartés vraiment à part et des périphrases aussi décalées que jubilatoires. Quelques exemples :
« Près des portes un groom aidait une vaste cliente à enfiler sa fourrure : quoique dressé sur la pointe des pieds, il procédait avec souplesse et savoir-faire, comme s'il montait une tente en même temps qu'il langeait un nourrisson. »
« C'était un frais matin de grande banlieue, l'air vif était léger comme une salade, sec et limpide comme du vin blanc… »
« ... le secrétaire général lui accorda le même regard bref et sans affect qu'il posait tout à l'heure sur ses documents : il n'était pas tellement réconfortant de se sentir ainsi feuilleté, parcouru en diagonale. »
Joyeux, inattendu et pétillant, c'est le cocktail coutumier que concocte Jean Echenoz et je ne m'en lasse jamais.
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