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Critique de SheWolf


Il est vraiment nécessaire de lire le livre avant de voir le film. le livre comme le film n'en prendront que plus de sens. « le Nom de la rose » est un polar médiéval, étrangeté d'une période où l'institution de l'Inquisition résolvait rapidement tout questionnement, par la Question. C'est un livre à sept chapitres comme autant de jours pour créer la Terre à une époque où le temps et les nombres avaient autant de valeur symbolique que mathématique. Justement, dans ce monde où les croyances s'opposent à la raison, la religion à la science, les franciscains aux dominicains, le pape à l'empereur, Guillaume de Baskerville, ce Sherlock Holmes médiéval et son Watson, Adso de Melck, le narrateur, ne se confrontent vraiment ni au prieur, ni à l'Inquisiteur Bernardo Gui, ni même à Jorge le bibliothécaire aveugle. Car le personnage principal de ce récit est la bibliothèque. Inexpugnable, labyrinthique, véritable et vénérable maîtresse de l'abbaye, elle en est le centre où s'articule son pouvoir, son rayonnement et sa puissance. Quel livre conserver, quel livre autoriser à copier, dans quelle pièce le ranger, comment le retrouver dans un fichier qui fonctionne bizarrement par ordre chronologique d'entrée ? Cette bibliothèque est moins un conservatoire des livres que leur forteresse ; elle les conserve à l'encontre de ses lecteurs et n'a pour vertu que la seule nécessité de les posséder. La représentation du monde qu'elle donne est partielle et partiale, l'accès au savoir est réglementé voire interdit, de fait, la bibliothèque ne donne pas à lire, elle garde le savoir comme un avare ses sous. A quels saints se vouer pour trouver le salut dans un monde où l'esprit critique relève du péché d'orgueil ?
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