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Critique de Polomarco


Un an. Il m'aura fallu un an pour lire l'intégralité de l'Ancien Testament, c'est-à-dire sa quarantaine de livres, à raison de quelques passages chaque soir. Je me suis référé, à cet effet, à un plan de lecture trouvé sur Internet, qui s'efforce de présenter avec un ordre chronologique cette histoire dite sainte. "Histoire sainte", non pas parce que ses personnages sont saints, mais parce que Dieu a écrit l'histoire.
Cet ouvrage universel, un best-seller, qui relate l'histoire du peuple élu jusqu'à la naissance de Jésus -le Nouveau Testament prenant le relais au-delà- n'est pourtant pas d'une lecture facile. Certes, il inclut une dimension historique, mais il comporte aussi des livres relatifs au domaine de la loi, à celui de la poésie et aux prophéties.
Relèvent de la partie historique, les livres de Josué, des Juges, de Ruth, de Samuel, des Rois, des Chroniques, d'Esdras, de Néhémie et d'Esther. Ils relatent l'histoire du peuple d'Israël : l'occupation de la terre promise, sa scission en deux royaumes à la mort du roi Salomon, leur chute, la déportation à Babylone pendant 50 ans et le retour d'exil ; le tout avec des précisions sur les dates, les lieux et les personnages, notamment leur filiation.
Relèvent du domaine de la loi les cinq livres que les chrétiens appellent "Pentateuque" et que les juifs appellent "Torah" : ceux de la Genèse, de l'Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome.
Relèvent du domaine de la poésie les livres de Job, des Proverbes, de l'Ecclésiaste, de Siracide, de la Sagesse, du Cantique des Cantiques, ainsi que les psaumes, ces 150 prières que le peuple d'Israël adressait à Dieu sur tous les tons, de l'action de grâce (Ps 137) à la supplication (Ps 85), en passant par la colère (Ps 12).
Relèvent, enfin, des prophéties, celles des prophètes "majeurs" (Isaïe, Jérémie, Lamentations, Ezéchiel, Daniel), et celles des prophètes "mineurs", dont les textes sont plus courts, mais pas moins importants.
Il y aurait tant à dire sur une telle oeuvre. Je me limiterais à trois points.
1. Les annonces multiples de ce qui va advenir : les prophéties. Tant les psaumes que d'autres livres, surtout Isaïe et Ezéchiel annoncent ce qui va se passer ultérieurement. Soit plus tard dans l'Ancien Testament (exemple du chapitre 20 du livre de Jérémie prophétisant la déportation d'Israël à Babylone, de même que le chapitre 6 - verset 7 du livre d'Amos, qui annonce, en plus, le retour d'exil ch.9 ; v.14) ; soit dans le Nouveau Testament (exemple en Isaïe ch.7 ; v.14 : prophétie de la Vierge enceinte qui enfantera L Emmanuel ; autre exemple au psaume 33 - v.21 : "Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé"). Il existe beaucoup d'autres passerelles entre les deux testaments.
2. L'infidélité du peuple élu, qui s'oppose à la fidélité de Dieu. Ainsi, le deuxième livre des Rois est une énumération de méfaits, ponctués du constat "Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur". Et pourtant, tout au long du long récit qu'est l'Ancien Testament, Dieu fait régulièrement se lever un chef qui remet le peuple dans le droit chemin. On pense bien sûr aux figures majeures que sont Abraham, Moïse et Noé, mais aussi aux rois Saül, David et Salomon et à tant d'autres moins connus. En dépit du comportement de son peuple qui se détourne de lui, Dieu honore ses promesses.
3. Des expressions et des personnages passés dans le langage courant. L'Ancien Testament regorge en effet d'expressions dont on ignore aujourd'hui qu'elles y trouvent leur origine. Par exemple : le "bouc émissaire" (Lévitique, chapitre 16, versets 16 à 22) ; "Bien mal acquis ne profite jamais" (Proverbes 10 ; 2) ; " Il ment comme il respire" (Pr. 13 ; 5) ; "Rien de nouveau sous le soleil" ( Ecclésiaste 1 ; 9) ; "Ravitaillé par les corbeaux" (1 Rois 17 ; 4).
La Bible tire son nom du mot grec Biblos, qui signifie Livre : la Bible est ainsi le livre par excellence. Ce qui est vrai de l'Ancien Testament est vrai aussi pour le Nouveau. Mais cela dépasse le cadre de la présente critique. Et les quatre évangiles valent bien une critique dédiée.
En revanche, une fois n'est pas coutume, je n'attribue pas d'étoile, la Bible étant hors catégorie selon moi.
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