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Critique de franksinatra


Au crépuscule de sa vie, Sid Griffiths, un obscur jazzman noir de Baltimore se souvient de sa jeunesse et de cette galette de cire gravée de 3 minutes 33 secondes sauvée in extremis de la destruction dans un miteux studio d'enregistrement parisien aux premiers jours de la Drôle de Guerre. Lui tenait la basse, Chip Jones, son pote d'enfance, était à la batterie et à la trompette il y avait un jeune prodige, Hiero Falk, un métis allemand. Ils s'étaient rencontrés à Berlin, avant la guerre et jouaient dans un sextet héteroclite où se mélangeaient noir, juif, et grand bourgeois aryen, unis par l'amour de la musique et du rythme. Ils enflammaient les nuits dans les clubs de la capitale allemande et avaient enregistré quelques disques, jusqu'à ce que le régime nazi étende sa main de fer impitoyable et sanglante sur le pays et que Goebbels mette le jazz au ban de la société. Après l'arrestation d'un membre du groupe, ils se retrouvent tous les trois à fuir vers la France où les attend le trompettiste de légende Louis Armstrong. Malheureusement la guerre les rattrape et le bruit des bottes et des canons a tôt fait de recouvrir les mélopées jazzy et la musique de la vie bohème. Cinquante ans plus tard, lors d'un festival en l'honneur de Hiero Falk, que tout le monde croyait mort, la vérité sur ce qui s'est réellement passé à l'époque va éclater.

L'auteure canadienne nous propose une histoire de jazz, une histoire d'amour et une histoire d'amitié au sein de la grande Histoire, mélangeant habilement personnages réels et personnages fictifs. Elle nous entraîne, avec la gouaille des jazzmen américains de l'époque, dans une structure littéraire composée de six parties qui, comme un air de jazz, nous transporte d'un lieu à un temps donné vers un autre lieu dans un autre temps. le jazz, c'est brûlant, rouge épais comme la lave d'un volcan en fusion. le jazz c'est froid, bleu, effilé comme la glace d'un torrent en hiver. Recherche permanente et production de sens et de perfection, il jaillit souvent la nuit, au milieu de la fumée des cigarettes et dans les vapeurs d'alcool. Sylvie Vartan chantait 2 minutes 35 de bonheur ; avec ces 3 minutes 33 secondes on gagne presque une minute de ce bonheur, c'est à la fois rien et toute une vie.
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