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Critique de Yvan_T


Cet album du légendaire Will Eisner propose quatre récits enracinés dans le Bronx des années 30. Quatre histoires qui se déroulent à l'époque de la grande crise, dans un immeuble vétuste situé au 55 de la Dropsie Avenue. C'est dans ce quartier pauvre de New York, peuplé de gens issus de l'émigration, que l'auteur invite à suivre quatre visions d'un rêve américain.

Edité pour la première fois en France par les Humanoïdes associés en 1982 (Un bail avec Dieu), puis par Glénat en 1994 (Le contrat), c'est maintenant Delcourt qui publie cet ouvrage fondateur sous le titre « Un pacte avec Dieu ». Datant de 1978, cet album est souvent considéré comme le tout premier roman graphique et Eisner est du coup souvent catalogué comme étant l'inventeur du graphic novel.

La première histoire, qui donne son nom à l'album, raconte la vie d'un juif pieux, dépité par la mort de sa fille adoptive. La deuxième raconte celle d'un chanteur de rue, remarqué par une ancienne cantatrice, qui est persuadée d'avoir trouvé une poule aux oeufs d'or. La troisième, plus courte, raconte l'histoire d'un concierge allemand, incompris par ses locataires et manipulé par une gamine de dix ans. La dernière histoire s'éloigne de ce quartier newyorkais, le temps de vacances pleines d'illusion dans des cookaleins.

Par le biais de ces quatre tranches de vie, l'auteur retranscrit avec talent, l'ambiance qui règne dans ces quartiers d'immigrés, de la pauvreté à la promiscuité de ces gens entassés dans la misère et partageant leur infortune, en espérant un futur meilleur. Ces chroniques urbaines dépeignent des personnages tourmentés et très réalistes, qui appartiennent principalement à la communauté juive. Les récits sont assez pessimistes et sombres, mais cependant teintés d'un humour discret, assez incisif. Si la narration est plutôt réussie, les histoires sont cependant trop banales et aucune n'a vraiment réussie à me captiver.

Le graphisme n'a par contre pas pris une seule ride et s'avère d'une modernité incroyable pour une oeuvre datant de la fin des années 70. le trait est souple, les expressions des personnages sont très bien rendues et la complémentarité entre texte et dessin, assez révolutionnaire pour l'époque.

Notons finalement que cet ouvrage est le premier volume de « la Trilogie du Bronx » de Will Eisner, les deux suivants étant « Jacob le Cafard » et « Dropsie Avenue ».
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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