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Critique de Philemont


Skord est un troll. Il vit dans une forêt scandinave sauvage, celle de Skule. La gourmandise l'amène un jour à approcher les humains. Il entame alors parmi eux une traversée des siècles, du Moyen-Age au XIXème siècle…
Les brigands de la forêt de Skule est un roman pour le moins original dans le paysage traditionnel de la Fantasy. D'une part son auteur est suédoise et, de plus, une figure éminente de la littérature scandinave (elle est membre de l'Académie suédoise des Arts et des Lettres de 1978 à 1989). D'autre part une toute petite partie du bestiaire de la Fantasy est utilisée ici, celle-ci ne servant guère qu'à mettre en avant le héros, Skord l'esprit de la forêt.
Le sujet du roman de Kerstin EKMAN se trouve en effet au-delà des poncifs de la Fantasy. Elle utilise certes l'un d'entre eux, mais c'est parce qu'il est l'une des figures traditionnelles des contes et légendes scandinaves, et qu'il sert ici de témoin vivant d'une bonne part de l'histoire de l'humanité.
Et sous la plume de Kerstin EKMAN cette histoire n'est pas reluisante. Saleté, pauvreté, meurtres, viols, douleurs, bêtise, refus de l'autre, destructions, sont quelques unes des caractéristiques du genre humain. Tout le roman ne fait que le montrer, la tristesse, ou au mieux la mélancolie, étant permanente pour Skord, dès lors qu'il vit aux côtés des hommes. C'est aussi pour cela qu'il revient régulièrement dans la forêt de Skule qui l'a vu naître ; là c'est comme un retour à la lumière, et à la nature tant malmenée par ceux qu'il côtoie presque malgré lui.
Tout cela est servi par une écriture de grande qualité et très poétique. Elle est au service d'interrogations existentielles et philosophiques de l'auteur à travers son personnage qui ne peuvent que faire réfléchir le lecteur. Celui-ci ne trouvera pas forcément de réponse à ses questions, mais il aura eu au moins le plaisir de lire une prose qui lui laissera comme une douce amertume au fond du coeur.
Finalement, s'il y avait une seule chose à reprocher au roman c'est peut-être sa structure. Divisé en sept parties, soit autant d'époques de la vie de Skord, celles-ci semblent bien souvent indépendantes les unes des autres, et laissent le lecteur se perdre en conjectures sur ce qui a pu se passer entre chacune d'entre elles. Il n'y a guère que les première et dernière parties qui sont reliées entre elles, comme si l'auteur voulait signifier que la boucle était bouclée, et sa démonstration achevée.
Quoi qu'on en dise, elle l'a fait de la plus belle des manières qui soit.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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