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Critique de frandj


frandj
26 décembre 2020
Alaa El Aswany est devenu célèbre grâce à son roman "L'immeuble Yacoubian". Mais il n'est pas seulement romancier: il est un opposant résolu aux extrémistes musulmans et aussi au pouvoir dictatorial établi dans son pays. Dans cette série d'articles parus entre 2009 et 2013, l'auteur dénonce les tares de la société et de la politique égyptiennes. Il mentionne sa participation à la révolution qui a réussi à chasser H. Moubarak, mais qui n'a pu empêcher ni la victoire aux élections des Frères Musulmans, ni l'arrivée au pouvoir du maréchal Sissi, nouvel "homme providentiel". Ainsi l'Egypte est allée de Charybde à Sylla, et réciproquement.

L'auteur répète que « La démocratie est la solution » et que les wahhabites, très actifs dans son pays, dévoient la religion musulmane: « L'Islam est une grande religion qui défend la vérité, la justice et la liberté. Quant à l'Islam politique, ce n'est qu'un instrument utilisant les sentiments religieux des gens pour parvenir au pouvoir »: on ne saurait être plus clair ! Les dictateurs successifs ont utilisé cyniquement cette religion prônant l'absolue soumission du peuple et ont profité sans vergogne de l'appui (intéressé) des gouvernements occidentaux et arabes. Par ailleurs, il faut souligner que les moeurs égyptiennes ne sont absolument pas bonifiées par cet Islam pratiqué d'une manière ostentatoire et hypocrite - bien au contraire - et ceci est très bien analysé dans ce recueil.

Par quel miracle A. El Aswany n'a jamais été arrêté et jeté en prison par le régime ? Par quel miracle un fou de Dieu n'a pas encore eu l'idée de le poignarder (si ce n'est pire) ? Ceux-là auraient tout intérêt à faire taire définitivement un témoin aussi lucide, dont le combat fait honneur à l'Egypte. Espérons qu'il continuera longtemps à défendre les valeurs fondamentales auxquelles nous souscrivons.
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