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Critique de ecceom


Rien de tel que le Labrador pour se faire guider dans la nuit


Évidemment, quand R.J. Ellory brode un polar basé sur une série d'assassinats sordides de jeunes filles, et sur des secrets enfouis au coeur de contrées mortifères, difficile de ne pas penser à « Seul le silence », le roman qui l'a propulsé au sommet des ventes.

Pour son quasi copié-collé, il a toutefois choisi de troquer les terres brûlées de soleil de la Géorgie (USA bien sûr), pour le grand nord canadien où -comme on le sait grâce aux feuilles de Vigneault- ce pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver.

Comme le personnage de « Seul le silence » fuyait Augusta Falls pour New York, Jack Devereaux, a laissé derrière lui la ville minière de Jasperville, sa famille et tous ses souvenirs, pour gagner Montréal.

Mais 26 ans plus tard, en apprenant que son frère resté là-bas a été arrêté pour tentative de meurtre, il décide d'arrêter enfin de fuir ses responsabilités, de revenir dans ce village maudit et d'élucider la série de meurtres qui a ensanglanté ces lieux au climat impitoyable.

L'enquête elle-même est un prétexte. Ellory s'attache davantage à la psychologie de Jack, qui croyait à tort être revenu de tout alors qu'au fond, il n'avait jamais soldé son passé. En quête de résilience, il choisit d'affronter ses démons.

Cet aspect-là du roman est certainement le plus réussi.
Dommage que le savoir-faire, pour ne pas dire la rouerie d'Ellory empêche vraiment l'émotion de s'installer durablement.
Je dois dire que le procédé visant à entrecouper le récit de flash-back est tellement usité qu'il en devient lassant et que de plus en plus souvent désormais, on a l'impression de lire un produit de classe d'écriture, un peu mécanique.
De même, le choix du lieu où se déroulent les évènements est vraiment original et relève de la bonne idée. On peut également penser qu'il est un peu extrême et finalement, un peu artificiel.

Bien sûr Ellory a malgré tout, suffisamment de talent pour créer une ambiance, maintenir le suspense et nous tenir en haleine, et c'est déjà beaucoup.

Mais encore une fois, je n'ai pas retrouvé dans « Une saison pour les ombres », la noirceur poétique qui selon moi, fait la force des meilleurs livres d'Ellory.
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