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Critique de BazaR


Encore un livre que je considère comme une référence, sous l'aspect pratique sinon qualitatif. Je veux dire par là que je n'ai pas assez lu de livres sur la guerre pour prétendre que celui-ci est au sommet. Il existe probablement des ouvrages plus complets ou mieux vulgarisés mais Frédéric Encel nous offre ici un ouvrage pratique qui va à l'essentiel et permet de retrouver aisément une information en cas d'oubli (utile pour un gars à la mémoire de poisson rouge comme moi).

Le livre est décomposé en deux grandes parties: la première traite des hommes illustres qui ont pensé, modélisé ou pratiqué la guerre avec brio: de nombreux et courts chapitres chacun consacré à un homme (pas une seule femme et pour une fois on peut peut-être se féliciter de cette inégalité sur la guerre) tamponné en tant que théoricien (i.e. Hassan ibn Sabba, le vieux de la montagne), stratège (i.e. Tamerlan) ou capitaine/tacticien (i.e. Bolivar). Nombreux sont ceux qui cumulent deux tampons (César: stratège et capitaine, Charles de Gaulle: théoricien et stratège) et quelques uns font le grand chelem (Frédéric II de Hauhenzollern, Napoléon). Frédéric Encel tente dans son avant-propos de justifier ces catégories, exercice difficile, en s'imposant une définition purement guerrière de la stratégie, omettant volontairement la dimension politique.

La deuxième partie traite des batailles célèbres. Là aussi il les tamponne en tant que décisive (Gaugamèles opposant Alexandre de Macédoine à Darius III, la chute de Constantinople,...), mythique/symbolique (Roncevaux, Verdun...) ou novatrice (emploi de tactiques ou techniques nouvelles, Crécy, Sadowa,...). A chaque bataille est associée une petite carte qui décrit les mouvements de troupes, aide précieuse à la visualisation.

Tous les hommes, toutes les batailles ne sont pas évoqués dans ce livre qui reste petit (350 pages) et il a fallu faire un choix qu'essaie là-aussi d'éclaircir l'auteur. Par exemple il ignore Machiavel qu'il considère avant tout comme un penseur du politique qui, en matière de stratégie militaire, est surtout un relais de penseurs de l'Antiquité comme Thucydide ou Frontin.

Ce livre a malgré tout un défaut que l'on retrouve dans de nombreux ouvrages de la collection Champs Flammarion: il utilise une taille de caractère et d'interligne très petits, créant une atmosphère resserrée sur elle-même, opaque, qui semble dire à son lecteur qu'il ne l'acceptera qu'à condition qu'il fasse de gros efforts de concentration, qu'il soit vraiment motivé. On n'est pas dans la détente ici, semblent dire ces livres, on est sérieux monsieur, sérieux et complexe, et on l'annonce d'emblée pour faire fuir les touristes.
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