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Critique de LecturesSophie


« Per aeternitatem intelligo ipsam existentiam » Ethique, I, VIII

Il y a des livres qui pourraient, si l'on n'y prenait garde, passez pour des « livres de vacances », des lectures de plage. A tort. Surtout ne vous y trompez pas ! C'est le cas de « Maramisa », de Vincent Engel, de première apparence, pour certains, peut-être, simple récit d'aventure, comme « les aventuriers de l'arche perdue »… Alors que, si ce roman est bien l'écriture d'une quête, c'est de celles où il n'est question ni de trésor, ni d'aventures drôlatiques…

Le chemin suivi, et que nous suivons avec le narrateur, est celui d'un être « convoqué », mis en demeure – comme accidentellement par la vie, mais en réalité par une puissance totalement inconnue…et mis en demeure de retrouver, sous l'illusion d'une Cité perdue, une entité dont la perte est beaucoup plus radicale et improbable : L'espoir infini d'aimer toujours et de retrouver son amour perdu, au travers de rencontres qui sont toujours évanescentes et pourtant essentielles. Et où revenir sur ses pas est gage de ne pas se tromper de chemin.

Jeu de pistes, dont on ne sait si le protagoniste est réveillé ou enfermé, comme par malédiction, dans le rêve de quelqu'un d'autre – ce «mensonge de Dieu » qui peut nous terrifier parfois -, ce roman est une enquête policière à l'envers, où le chasseur se sait chassé… Où il doit détruire ses propres traces, parce que ce qu'il doit retrouver ne peut se reconnaître que depuis une étrangeté particulière… celle du nomade, du fantôme, de l'homme qui prend tous les risques parce qu'il a osé relevé un pari totalement fou : combattre le temps, chercher à retrouver ce qui va toujours plus vite, plus loin…

Et si l'immortalité n'était que dans son désir infini que, fragmentairement, nous pourrions crier, ne serait ce qu'une seule fois dans une vie : de quelque manière que ce soit et que l'on me croie ou non, j'ai vécu comme un être éternel, j'ai été pris dans l'éternité du retour du désir… C'est la trace de ce cri que nous laisse Maramisa.

« Par éternité, j'entends l'existence même » Ethique, I, VIII

Retour de Lecture, par Sophie Demichel
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