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Critique de Gabylarvaire


Cela semble si invraisemblable et pourtant L Histoire nous rappelle tant d'horreurs invraisemblables.

L'Epidémie est un roman dystopique qui d'après moi, possède plusieurs niveaux de lecture.

La première évidente : La Shoah, les différents génocides de masse... Bref, on est dans un rappel de l'Histoire :" Landon avait suffisamment lu de livres sur l'histoire politique pour savoir ce qui risquait de se passer après. Les attitudes fuyantes. le déni. Tous soudain innocents." Je ne vais pas en dire plus pour ne pas spoiler l'inimaginable mais vous avez compris.

Mon second niveau de lecture : l'obsession de la santé liée à la nourriture. D'ailleurs parler d'épidémie pour aborder l'apparence... Lorsque j'étais petite fille, je regardais quel cadeau j'allais gagner dans mon paquet de céréales, aujourd'hui mes enfants regardent le Nutriscore. Vous me direz :"c'est chouette!" oui mais jusqu'à quel degré un enfant de 7 ans doit-il faire attention à ses phobies alimentaires? Et comment vont-ils grandir? Quel regard auront-ils sur ceux qui ne font pas attention? Dans ce roman, l'obsession de la santé se situe dans les choix de sa nourriture, mis en avant sur ce que mangent les "gros" et qui contribue forcément à leur "mauvais" poids et leur "mauvaise" santé. On y parle d'obésité morbide, mais à aucun moment on ne parle des carences alimentaires de ceux qui veulent rester maigres, des anorexiques, des pertes de cheveux de ceux qui ne mangent plus, de la peau sur les os, ni de ceux qui sont en bonne santé même avec une surcharge pondérale. Une amie qui a de l'embonpoint, me disait récemment :"quand vous rentrez dans une boulangerie, les gens se disent, ils ont faim. Moi quand je rentre dans une boulangerie, les gens disent elle se goinfre. Les gros n'ont pas le droit d'avoir faim." Parce que tout de suite, on associe la surcharge pondérale à une mauvaise hygiène de vie... Mais ce n'est pas toujours le cas. Et dans ce roman, le "dictateur" met l'accent uniquement sur cela. En fait, c'est de la grossophobie déguisée. C'est de la haine.

Mon troisième niveau de lecture, c'est celui de la nourriture : la façon dont on traite nos porcs dans les fermes-usines versus la saucisse de tofu que les personnages n'aiment pas. On sait ce qui est mal, mais on sait aussi ce qui est bon. Pour se sentir humain ne doit-on pas sacrifier le plaisir de manger? Dans ce roman, il n'est pas question de famine, donc l'éthique se situe dans les choix de sa nourriture. Je voudrais détailler le paradoxe entre la façon dont on traite les porcs et les humains mais je risquerais de dévoiler trop d'intrigues alors je m'arrête là.
C'est un roman très riche en réflexions.
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