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Critique de Symphonie42


Quand j'ai découvert le Livre Malazéen des Glorieux Défunts, il y a une dizaine d'années, je ne m'attendais pas à rencontrer un cycle qui me marquerait autant, au point de me lancer finalement dans l'aventure en VO (merci aux éditions Leha d'avoir repris la traduction entre temps^^). J'avais trouvé le premier tome intriguant, et le deuxième m'avait serré à la gorge par son climax à la fois magnifique et tragique. Et le troisième avait d'ors et déjà imposé le cycle comme l'un des plus grands cycles de Fantasy à mes yeux.

Quand on arrive au dernier tome d'un cycle, quelle que soit la longueur, nos attentes sont d'autant plus grandes que l'on a aimé les tomes précédents, ce qui accentue conséquemment le risque d'une déception.

Mais ce ne sera certainement pas le cas pour ce cycle-ci.

J'avoue que je ne savais pas trop par quel bout prendre cette chronique. de quoi pourrais-je vous parler que je n'ai pas déjà dit ?

Ce tome 10 est un peu particulier, puisque c'est le seul à ne pas être un « one-shot » : c'est une suite directe au tome 9, presque une 2e partie, d'ailleurs c'est le seul à ne pas comporter de prologue.

Il poursuit donc ce que l'auteur avait démarré dans le 9 : à savoir la convergence des personnages et des sous-intrigues, la convergence vers ce Dieu Estropié dont on n'est plus si sûr du statut : antagoniste ? victime ? les deux ?. Et bien que le tome clôture effectivement le cycle, répondant aux principales questions, Erikson nous laisse avec quelques interrogations. Rien de frustrant, rien qui n'entrave la compréhension globale, et puis il nous offre quand même quelques os à mâchouiller pour nourrir notre réflexion. L'univers Malazéen n'a pas confié tous ses secrets, et donne envie d'en découvrir davantage (heureusement, il y a les autres cycles :3).

Ce tome poursuit également les thématiques explicitées dans le 9, mais qui en réalité sous-tendent tout le cycle, des thématiques qu'on ne s'attend pas vraiment à retrouver dans un univers aussi sombre : la compassion, l'empathie, la résilience, le pardon, le sacrifice. Combien de fois ai-je dû interrompre ma lecture au détour d'une phrase ou d'une scène, d'autant plus belles et marquantes dans cet univers en guerre ? Combien de fois ai-je eu la gorge serrée devant une démonstration d'humanité malgré toutes les horreurs qui se produisent autour ? On comprend aussi tout le sens de ce titre jusqu'à présent obscur (et heureusement que les traducteurs ont choisi de le changer. J'aime beaucoup la sonorité de l'ancien titre le Livre Malazéen des Glorieux Défunts, mais en terme de sens, il était à côté).

De la même façon, on poursuit les questions liées à la divinité et aux civilisations. Les dieux sont finalement plus faibles qu'il n'y paraît, incapables de s'adapter à un monde en constante évolution, et pleurnichant après une influence qui s'étiole au point de vouloir faire table rase. Quant aux civilisations, toutes puissantes soient-elles… elles aussi s'effondrent, passent la main, essaient de s'adapter pour survivre, quitte à forger des alliances avec des ennemis d'autrefois.

Le cycle n'est pas seulement complexe, sombre et spectaculaire… il est aussi très beau et chargé de réflexion sur notre monde et notre humanité.

Et puisqu'on parle de spectaculaire, Erikson nous a habitué aux climax dantesques, et ce tome ne fait pas exception. Pourtant, il reste relativement calme pendant la majorité de ses pages, ce qui ne signifie pas que c'est de tout repos ou ennuyant. le voyage de l'armée de Tavore soumise au désespoir, à la fin et à la soif est très dur à lire (heureusement qu'on a quelques traits d'humour de temps en temps). Quant au spectaculaire proprement dit, on est gâtés ! Entre la protection de Kharkanas et le climax en deux parties, pas le temps de s'ennuyer – d'ailleurs, j'ai lu les 300 dernières pages d'une traite tant il m'était impossible de lâcher avant la fin. Et la résolution n'est pas en reste, marquante et chargée d'émotions.

Et dès la dernière page tournée… j'ai eu envie de tout relire depuis le début pour essayer de continuer à assembler le puzzle en attendant la lecture des autres cycles.

Bilan
Rien de ce que je pourrais dire ne saurais porter honneur à cette oeuvre formidable de Fantasy Epique. C'est éminemment complexe, tant dans sa construction que dans les thématiques qu'elle aborde, et elle nous demande de lui faire confiance et d'accepter de ne pas tout comprendre. Je ne pourrais pas conseiller ce cycle à n'importe qui tant il est particulier, mais si les Brûleurs de Ponts, les Osseleurs et le Dieu Martyr on su vous captiver jusqu'à ce tome, alors vous non plus, vous ne les oublierez pas.

Une dernière page qui se tourne sur l'un des (le ?) meilleurs cycles de Fantasy que j'ai lus. Merci Monsieur Erikson, Merci Monsieur Esslemont, et merci à toutes les personnes qui ont su porter leur univers jusqu'à nous.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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