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Critique de Miralb


Cet essai remonte à 2005 et n'a pas pris une ride.
Bien au contraire !
Très clair, l'auteur ne prend pas de gants pour développer les conséquences d'une victimisation et d'une compassion exaltées,
La victimisation forcenée de tous contre tous et la concurrence victimaire entraînent une explosion du lien social.
Elles vont de pair avec la société du spectacle et la médiatisation.
Multiplication des victimes : micro agressions devenues insupportables, fragilité psychologique exacerbée.
Aussi rude que cela puisse paraître, Max Weber en 1919 redoutait l'avènement d'une dictature fondée sur l'exploitation et l'émotivité des masses, la véritable politique se fait avec la tête et non avec le coeur.
Désormais on séduit un peuple grâce à sa sensibilité et en mettant en scène sa compassion.
Guillaume Erner pointe l'ambiguïté des ONG, dont les finances peuvent être colossales, les approches éthiques et les méthodes publicitaires parfois douteuses.
L'état-providence, en France, ignore délibérément une quelconque morale de la charité. Ses buts sont d'abord pragmatiques : il s'efforce d'assurer la cohésion sociale.
L'assistance privée prend en charge des cas individuels, mais ne dessine aucun modèle de société.
- Éthiques conviction vs éthique de responsabilité ?
- L'intellectuel n'aide plus à penser une situation, quitte ensuite à décider d'une politique, c'est celui qui saura le mieux convoquer la souffrance des victimes.
Cette manière de voir le monde, à force de pratiquer l'amalgame, finit par tourner le dos à la raison.
PS. Ma critique du roman "Entre deux mondes" d'Olivier Norek qui est l'exacte illustration de la contradiction : compassion individuelle/responsabilité du politique (éthique de conviction/éthique de responsabilité).
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