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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bastien a 8 ans. Et sa maman est malade. Souvent, elle fait ce que son papa et ses grands-parents appellent des "crises". D'après les médecins, elle souffrirait de "troubles bipolaires à tendance schizophrénique". C'est pour ça qu'il faut régulièrement l'emmener à l'hôpital, dans des établissements spécialisés, pour prendre des médicaments. Bastien n'aime pas trop ça car quand elle revient, elle ne réagit à plus rien. Elle n'a plus aucun sentiment, plus aucune envie.

S'inspirant de son propre vécu, Espé livre un récit aussi personnel qu'universel, celui d'un enfant perdu dans une réalité où l'imaginaire est le seul refuge; dans son regard, on ne lit qu'incompréhension et douleur face à la maladie de sa mère.

Le Perroquet

Voilà une BD qui m'a laissée sans voix. Un récit émouvant, triste, bouleversant... Je n'ai pas assez d'adjectifs pour la décrire.
Comme il est dit dans le résumé, Bastien est un petit garçon; c'est à travers ses yeux qu'on voit la maladie de sa mère. Une mère déprimée et complètement hors de contrôle. A chaque seconde, son moral peut flancher et elle peut se retrouver dehors à hurler à la mort, se rouler en boule, s'arracher les cheveux, se jeter du haut des escaliers... Une vision d'horreur pour nous; mais Bastien raconte cela presque comme une anecdote. Il est habitué aux crises de sa mère. Cependant, ses séjours récurrents en établissements hospitaliers lui déchirent le coeur; sa mère lui manque cruellement. Il vit la plupart du temps chez ses grands-parents car son père est souvent débordé et dépassé par les événements.
Bastien ne comprend pas toujours tout, il cherche des explications et ses hypothèses de petit garçon sont émouvantes de naïveté. Malgré la maladie de sa mère et les troubles familiaux qui en découlent, Bastien est un enfant qui passe du temps avec ses amis, qui s'amuse en toute innocence. Il ignore que, pendant ce temps, l'état de sa mère décline...
J'ai envie de vous laisser découvrir la suite par vous-même car cette BD mérite vraiment le coup d'oeil. La simplicité du dessin et des codes couleurs intensifient encore les événements. Les petits moments du quotidien sont développés sur des couleurs pâles, mais dès que la mère de Bastien flanche, c'est un rouge vif qui prend le relais. On capte très bien le regard vide de cette femme gavée de médicaments, sa fatigue, la frustration du grand-père... On ressent la détresse de toute la famille et aussi de cette femme. C'est vraiment brillant.
Les sentiments multiples qui nous gagnent à la lecture durent jusqu'à la fin et jusqu'à la révélation sur le choix de cet étrange titre. C'est une BD brillante comme on aimerait en voir plus. Comme le dit Bastien, sa mère n'est pas en fauteuil roulant, elle ne marche pas avec une canne et des lunettes noires; sa maladie ne se voit pas et pourtant elle existe bien. Voir la schizophrénie exposée et expliquée ainsi nous sort partiellement de l'ignorance et nous met une bonne claque. Je suis ravie d'avoir pu lire cette BD et j'espère qu'elle fera beaucoup parler d'elle.
Lien : http://livheryn-lecture.ekla..
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Bastien huit ans voit sa maman sombrer chaque jour un peu plus. Elle peut être une maman disponible, douce et patiente qui amène son fils en forêt. Hélas, ces moments de sérénité sont de plus en plus rares. Sa maman se détruit dans des "crises" de plus en plus violentes et nombreuses que les médecins ne savent pas soigner. Elle souffre de troubles bipolaires et de schizophrénie. Ses proches sont impuissants, personne ne peut, ne sait l'aider.
Espé évoque sa propre enfance, le titre s'expliquant à la fin de l'histoire.
Le graphisme alterne les couleurs noires et ocres et rouge pour les crises de démence.
Un roman graphique magnifique, émouvant, terrible et pudique
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Par courts chapitres monochromiques, Bastien raconte la maladie de sa mère. du haut de ses huit ans, il pose son regard d'enfant, chargé d'incompréhension, sur ce que l'on appelle les troubles bipolaires à tendance schizophrénique. A la fois tendre, parfois drôle dans son interprétation, et violent, la vie de Bastien avec sa maman navigue entre crises, séjours à l'hôpital et rares moments de lucidité. Heureusement que le petit Bastien trouve refuge dans l'imaginaire, atténuant ainsi la torture poignante que subit chacun des membres de cette famille. "Le Perroquet" est une bande-dessinée d'une dureté frappante, inspirée de la vie de l'auteur, qui ne laissera personne indemne.
Lien : https://plumeetpellicule.wor..
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Tout est dit dans la présentation de l'éditeur. J'ai été émue par ce roman graphique. Ce petit garçon a su toucher mon coeur au fil des pages multicolores. J'ai pu ressentir, au travers de ses yeux d'enfant, toute la détresse éprouvée par cette famille. Car la maladie mentale, ce mal invisible qui fait pourtant des ravages, est aussi douloureuse que tous autres invalidités. Tant pour la personne atteinte que pour ses proches.

Espé le décrit superbement au travers de chaque phylactère, mais peut-être encore plus quand le petit Bastien la compare à une héroïne célèbre :

« Tous les gens qu'on croise pensent que maman est comme eux, elle ressemble à tout le monde. Elle n'a pas de bras en moins, elle n'est pas en fauteuil roulant, elle n'est pas branchée à une machine avec des tuyaux pour respirer, elle n'a pas de canne blanche, elle n'a pas de cancer avec de la chimio qui rend tout maigre et sans cheveux, pas de prothèse, pas de malformation bizarre, … Quand on se promène dans la rue, personne ne se rend compte que maman est malade depuis longtemps. Sa maladie est invisible, silencieuse, honteuse alors qu'elle est toujours là dans son dos. Maman, elle est comme Jean Grey dans les X-Men, elle peut exploser à tout moment ! Mais personne ne le sait… sauf moi… »

Un dessin simple, avec un certain charme, un petit gamin aux traits attachants : Espé dépeint avec expérience – SON expérience personnelle – ce qu'on peut ressentir quand on a que 8 ans et une maman malade. À qui connait un être cher qui éprouve ce genre de difficultés, que ce soit la dépression, la schizophrénie, Alzheimer, … ce bouquin est un coup de poignard au coeur. Je crois même que sans connaître un de ces maux, l'intensité mise dans « le perroquet » fera son effet et une certaine envie de se remettre en question face aux troubles invisibles de beaucoup de personnes… bien plus qu'on ne le croit.

Ce bouquin, je vous le conseille. Il m'a chamboulée… il est beau, simple et pourtant complexe comme la vie. Avec ses jours sombres et ses jours où le monde nous parait multicolores comme les pages de cette oeuvre.

Je clôturerais cette chronique avec une pensée pour tous ceux qui souffrent en silence, tous ceux qui connaissent ces maladies de près ou de loin : courage.
Lien : https://sambabd.net/2017/03/..
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Une autre BD, et encore une fois, consacrée aux troubles psychologiques et c'est très bien car c'est un support accessible pour aider ceux qui ne connaissent pas ce trouble à mieux l'appréhender : ici la bipolarité.
Bastien vit avec son papa et sa maman. Il les aiment tous les deux, mais Maman est différente des autres mamans, en fait, elle ne ressemble à aucune autres maman. Elle crie, elle pleure, elle casse des choses, elle prend beaucoup de médicaments, elle fait de longs séjours à l'hôpital. Les médecins disent qu'elle est bipolaire schizophrène. L'auteur (?) raconte ce dont il se souvient, ce que lui enfant a compris de la maladie, ce qu'il en percevait :
- la détresse et l'incompréhension de ses grands-parents, qui soutenait leur beau-fils et aimait et étaient toujours présents pour Bastien,
- le courage, l'amour et le désespoir de son père vis-à-vis de celle qu'il a épousé,
- le bonheur quand maman redevenait une formidable maman sans ses démons
- l'interprétation de Bastien des conversations des adultes concernant sa maman,
- la cour de rentrée et l'école avec ses copains et l'image que transmet l'enfant de sa maman.
et surtout l'affreux perroquet de tissu que lui avait confectionné sa maman lors de son dernier séjour à l'hôpital juste avant de se suicider. Une BD poignante dans des tons contrastés dont on ne ressort pas indemne : Magnifique et quel courage, il a fallu à SP pour l'écrire et revenir sur son passé si terrible.
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Une claque phénoménale...pleine d'émotion de justesse... la vision d'un enfant face à la maladie de sa mère qui reste SA maman malgré là violence de ses crises...
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J'aime lire pour de nombreuses raisons, l'une majeure d'entre elles est la capacité de la littérature à générer des émotions.

Jusqu'ici dans mon parcours, j'ai ri en lisant, j'ai tremblé en lisant, j'ai eu peur en lisant, j'ai espéré en lisant, j'ai désespéré en lisant, j'ai rêvé en lisant, j'ai été bouleversé en lisant...mais je n'ai pas souvenir de m'être effondré en larmes, pétri de sanglots.

Dorénavant, c'est le cas.
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La mère de Bastien est bipolaire et fait des séjours en centre de repos très fréquemment. On voit ici la difficulté omniprésente chez la famille et la personne malade. Très bon roman graphique sur la maladie.
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Un récit poignant et tendre raconté par les yeux de Bastien, un enfant de 8 ans dont la mère est atteinte de troubles bipolaires à tendance schizophrène. J'ai été touchée par la véracité de la situation et par la justesse de certains instants. C'est un livre à mettre entre davantage de mains, à la fois pour montrer tout l'amour que comporte ce livre et aussi pour changer le regard que certains portent à ce type de maladie.
Lien : http://biblidamelie.blogspot..
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Bastien a 8 ans. Il passe beaucoup de temps chez ses grands-parents. Depuis sa naissance, sa mère souffre de troubles bipolaires à tendance schizophrénique, une maladie invisible et silencieuse, et est souvent internée en hôpital psychiatrique pour y être « soignée » à coups d'antidépresseurs et d'électrochocs.
Pour s'extraire d'un quotidien pesant, le petit garçon, qui compare sa mère à une équilibriste « perdue entre deux mondes », se plonge dans la lecture des comics où il croise des super-héros dotés de pouvoirs qui lui rappellent sa maman quand les crises de démence la submergent. Avec humour, dont on sait qu'il est la politesse du désespoir, il s'en vante auprès de ses copains qui lui décernent le grade de « chef des super-héros ». Une bien mince consolation.
Témoignage terrible d'une enfance marquée par la souffrance, l'incompréhension et l'impuissance face à la folie et la culpabilité, « Le perroquet » est une BD coup de poing à la fois émouvante, fine et puissante avec un dénouement poignant.
Petit bémol : le code couleur – rouge au moment des crises ; vert, gris ou ocre pour les périodes plus normales – un peu agaçant et insistant.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Quelle est la maladie de la mère de Bastien ?

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Bipolaire à tendance Schizophrène
Lunatique à tendance bipolaire
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