Tout est dit dans la présentation de l'éditeur. J'ai été émue par ce roman graphique. Ce petit garçon a su toucher mon coeur au fil des pages multicolores. J'ai pu ressentir, au travers de ses yeux d'enfant, toute la détresse éprouvée par cette famille. Car la maladie mentale, ce mal invisible qui fait pourtant des ravages, est aussi douloureuse que tous autres invalidités. Tant pour la personne atteinte que pour ses proches.
Espé le décrit superbement au travers de chaque phylactère, mais peut-être encore plus quand le petit Bastien la compare à une héroïne célèbre :
« Tous les gens qu'on croise pensent que maman est comme eux, elle ressemble à tout le monde. Elle n'a pas de bras en moins, elle n'est pas en fauteuil roulant, elle n'est pas branchée à une machine avec des tuyaux pour respirer, elle n'a pas de canne blanche, elle n'a pas de cancer avec de la chimio qui rend tout maigre et sans cheveux, pas de prothèse, pas de malformation bizarre, … Quand on se promène dans la rue, personne ne se rend compte que maman est malade depuis longtemps. Sa maladie est invisible, silencieuse, honteuse alors qu'elle est toujours là dans son dos. Maman, elle est comme Jean Grey dans les X-Men, elle peut exploser à tout moment ! Mais personne ne le sait… sauf moi… »
Un dessin simple, avec un certain charme, un petit gamin aux traits attachants : Espé dépeint avec expérience – SON expérience personnelle – ce qu'on peut ressentir quand on a que 8 ans et une maman malade. À qui connait un être cher qui éprouve ce genre de difficultés, que ce soit la dépression, la schizophrénie, Alzheimer, … ce bouquin est un coup de poignard au coeur. Je crois même que sans connaître un de ces maux, l'intensité mise dans «
le perroquet » fera son effet et une certaine envie de se remettre en question face aux troubles invisibles de beaucoup de personnes… bien plus qu'on ne le croit.
Ce bouquin, je vous le conseille. Il m'a chamboulée… il est beau, simple et pourtant complexe comme la vie. Avec ses jours sombres et ses jours où le monde nous parait multicolores comme les pages de cette oeuvre.
Je clôturerais cette chronique avec une pensée pour tous ceux qui souffrent en silence, tous ceux qui connaissent ces maladies de près ou de loin : courage.
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