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Critique de jeranjou


De l'aléatoire informatique à l'écriture poétique débarquant de Norvège

Reçu dans le cadre de Masse critique, le hasard de la vie a voulu que je découvre un ouvrage norvégien « Contre l'art » dont la couverture est superbe comme toujours avec les éditions Actes Sud. le hasard effectivement.

Pour ceux qui ne connaissent pas Masse critique, cette opération de Babélio, relative aux romans pour cette occasion, permet de sélectionner des ouvrages dans une liste en les cochant dans le but de recevoir un livre et d'en faire la critique.

Après avoir sélectionner quelques romans noirs américains, j'ai eu la surprise de remporter un ouvrage que je n'avais pas retenu dans ma liste (1).

Manifestement, le sort informatique a voulu que je découvre « Contre l'art », un roman dont je n'avais jamais entendu parler. Ni de son auteur non plus, le norvégien Tomas Espedal. Les polars américains attendront encore un peu...

Le livre en main, dépourvu de tout préjugé, je me plonge dans cette oeuvre dans laquelle l'auteur distille dans un ordre non chronlogique de nombreux éléments autobiographiques.

Après avoir perdu son ex-femme, Tomas Espedal Olsen doit s'occuper de sa fille âgée de 15 ans sur l'ile d'Askøy. D'une part, Tomas doit désormais s'atteler aux tâches ménagères quotidiennes qui étaient anciennement dévolues à la mère de sa fille. D'autre part, l'auteur poursuit l'écriture de ses romans qui lui permettent de vivre et d'étancher sa soif d'écriture depuis très jeune.

Tout au long du roman, Espedal va alors explorer les souvenirs d'enfance, les anecdotes sur son grand-père, grand-mère et autres personnages de sa famille. Espedal reviendra notamment sur les différents traumatismes de sa vie : les blessures infligées par ses camarades qui le rackettaient, les nombreux déménagements qu'il subissait, la perte brutale de sa mère, …

De tous les évènements qu'il décrit, les pages qui évoquent la maladie et le décès de sa mère sont pour moi les belles et les abouties. Durant cet épisode douloureux, Tomas Espedal emploie à merveille une écriture poétique, relative aux saisons et aux mois, à la floraison et à l'extinction des fleurs. Des vagues de métaphores qui subliment le récit.

Après cette perte maternelle, on comprend mieux pourquoi l'auteur tente de nouer avec sa fille une relation d'un amour devenu presque maternel.

Cependant, bien que de nombreux passages du livre soient écrits avec maestria, la construction globale du livre m'a très fortement gêné. En effet, l'auteur saute très fréquemment dans le livre du présent au passé puis dans un autre lieu à une autre époque pour revenir ensuite dans le présent. Et ainsi de suite…

Dans la première moitié du roman, je me suis perdu en chemin ne reconnaissant plus les personnages aux noms norvégiens difficiles à retenir, les lieux norvégiens ou danois ou encore les relations de parenté ou d'amitié pas vraiment évidentes à discerner.

Pour plonger le lecteur un peu plus dans le brouillard, l'auteur emploie le « je », le « il », le « nous » pour parler de lui, en changeant de sujet d'un paragraphe à l'autre, sans que l'on comprenne très bien dans quel but.

Pour conclure, je sors de cette lecture avec un sentiment très partagé. Autant la structure globale du roman m'a profondément déplu et agacé, autant l'évocation des souvenirs sur sa mère, de la relation avec sa fille ou encore ses sentiments profonds sur son métier d'écrivain sont une pure merveille.

Je laisse donc à chacun la liberté de découvrir ce court roman norvégien, autobiographique et poétique, long de 170 pages, à la fois irritant dans sa première partie dans un dédale de personnages et de lieux et touchant dans la seconde partie grâce à une écriture plus personnelle.

Du bestemmer ! (Á vous de décider !)
På tur ! (Á vous de jouer !)


(1) Lors de la dernière Masse critique de septembre, j'ai remarqué que lorsque vous cliquez sur un livre pour connaitre sa fiche signalétique, le retour sur la liste de sélection peut engendrer la sélection totalement au hasard d'un ou plusieurs livres dans la liste (certaines cases sont alors cochées sans les avoir sélectionnées).
La vérification d'erreurs éventuelles est alors très difficile à réaliser étant donné la quantité importante d'ouvrages disponibles dans la liste.
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