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EAN : 9782330024468
176 pages
Actes Sud (02/10/2013)
3.82/5   17 notes
Résumé :
A la mort de son ex-femme, Tomas Espedal revient sur l'île d'Askoy pour s'occuper de sa fille. Il prend racine dans la vieille maison pour écrire et veiller sur l'adolescente avec la ténacité d'un amour devenu presque maternel. Environné par le silence et sensible au subtil passage des saisons, il laisse remonter à la surface les bribes éparses de la mémoire familiale, tente de donner forme aux différentes voix qui l'habitent. A mesure que s'élabore cette généalogie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai retrouvé Tomas Espedal ou plutôt je l'ai découvert il y a peu. Pendant longtemps j'ai cru qu'il était espagnol, la consonance de son nom je suppose. J'imaginais le dénicher à Lanzarote mais c'est sur l'île d'Askoy en Norvège que je l'ai surpris. Je me suis invitée, la porte de la maison était ouverte, l'automne sentait l'été. A son bureau devant une fenêtre, un horizon aux couleurs des saisons. Un homme englué dans les méandres de l'écriture, penché sur un écritoire face à l'énigme de la création artistique.


Contre l'art (les carnets) un genre d'aveux, de confessions, le cri d'un homme surpris par la douleur du deuil, la perte d'un être cher, un esprit entré en confusion. Un homme en apnée, plongé en solitude malgré la présence de sa fille à présent orpheline.

Presque une transe hypnotique, l'auteur quitte son présent et habite le passé, il se dédouble, se multiplie pour trouver la clé, des réponses à ce qu'il est aujourd'hui, traquant les ressemblances possibles ou réelles avec les membres de sa famille et les similitudes de leur parcours. Seul dans le silence, il est le narrateur, un narrateur qui évolue dans des espaces temps déversés par le flux de ses pensées, les divagations de son esprit. On l'observe, on l'écoute, on le suit, on se rapproche de lui peu à peu, heureux d'être son complice, à travers l'écho de son histoire familiale et les nombreux auteurs qui l'ont accompagné, Doris Lessing, Thomas Hardy, Agnar Mykle et Jens Bjorneboe.

Contre l'art (les carnets), Tomas Espedal a bu la tasse, il revient à la surface, c'est le temps de la claire voyance, la tête hors de l'eau, il prend du recul, son récit s'éclaire. Des révélations sur son enfance, son adolescence, une déclaration d'amour à sa mère, de la reconnaissance pour ceux qui l'ont aimé et l'aimeront encore.

Un texte en deux parties l'automne, avec Septembre, le printemps avec Avril et dans son coeur des moments de pure poésie. Une écriture sensible, colorée et poétique pour évoquer au-delà de la souffrance et de l'absence la mort, ses morts, la maladie mais aussi la vieillesse et l'obsession de l'écriture.

Funambule des maux, boxeur de mots, travailleur de lettres, libérateur de l'être, le rideau noir est levé. Je laisse Tomas Espedal vidé, heureux, debout et vivant, boxeur autrefois mais poète toujours.
Un voyage émouvant dans les territoires de l'intime.

Après le succès de Marcher – ou l'art de mener une vie déréglée et poétique publié en France en 2012, Contre l'art en 2013 semble plus confidentiel, tous deux ont été nominés pour le Grand Prix de littérature du Conseil nordique. Je remercie Terje Sinding pour cette superbe traduction.

J'ai beaucoup aimé. Une lecture bonheur.

Ah j'oubliais, le livre de Tomas Espedal achevé, l'un des exergues choisis par l'auteur, celle de Kristian Lundberg (1966-2022) écrivain suédois prend tout son sens : « C'est aussi une tâche qui exige du courage : rester. »
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De l'aléatoire informatique à l'écriture poétique débarquant de Norvège

Reçu dans le cadre de Masse critique, le hasard de la vie a voulu que je découvre un ouvrage norvégien « Contre l'art » dont la couverture est superbe comme toujours avec les éditions Actes Sud. le hasard effectivement.

Pour ceux qui ne connaissent pas Masse critique, cette opération de Babélio, relative aux romans pour cette occasion, permet de sélectionner des ouvrages dans une liste en les cochant dans le but de recevoir un livre et d'en faire la critique.

Après avoir sélectionner quelques romans noirs américains, j'ai eu la surprise de remporter un ouvrage que je n'avais pas retenu dans ma liste (1).

Manifestement, le sort informatique a voulu que je découvre « Contre l'art », un roman dont je n'avais jamais entendu parler. Ni de son auteur non plus, le norvégien Tomas Espedal. Les polars américains attendront encore un peu...

Le livre en main, dépourvu de tout préjugé, je me plonge dans cette oeuvre dans laquelle l'auteur distille dans un ordre non chronlogique de nombreux éléments autobiographiques.

Après avoir perdu son ex-femme, Tomas Espedal Olsen doit s'occuper de sa fille âgée de 15 ans sur l'ile d'Askøy. D'une part, Tomas doit désormais s'atteler aux tâches ménagères quotidiennes qui étaient anciennement dévolues à la mère de sa fille. D'autre part, l'auteur poursuit l'écriture de ses romans qui lui permettent de vivre et d'étancher sa soif d'écriture depuis très jeune.

Tout au long du roman, Espedal va alors explorer les souvenirs d'enfance, les anecdotes sur son grand-père, grand-mère et autres personnages de sa famille. Espedal reviendra notamment sur les différents traumatismes de sa vie : les blessures infligées par ses camarades qui le rackettaient, les nombreux déménagements qu'il subissait, la perte brutale de sa mère, …

De tous les évènements qu'il décrit, les pages qui évoquent la maladie et le décès de sa mère sont pour moi les belles et les abouties. Durant cet épisode douloureux, Tomas Espedal emploie à merveille une écriture poétique, relative aux saisons et aux mois, à la floraison et à l'extinction des fleurs. Des vagues de métaphores qui subliment le récit.

Après cette perte maternelle, on comprend mieux pourquoi l'auteur tente de nouer avec sa fille une relation d'un amour devenu presque maternel.

Cependant, bien que de nombreux passages du livre soient écrits avec maestria, la construction globale du livre m'a très fortement gêné. En effet, l'auteur saute très fréquemment dans le livre du présent au passé puis dans un autre lieu à une autre époque pour revenir ensuite dans le présent. Et ainsi de suite…

Dans la première moitié du roman, je me suis perdu en chemin ne reconnaissant plus les personnages aux noms norvégiens difficiles à retenir, les lieux norvégiens ou danois ou encore les relations de parenté ou d'amitié pas vraiment évidentes à discerner.

Pour plonger le lecteur un peu plus dans le brouillard, l'auteur emploie le « je », le « il », le « nous » pour parler de lui, en changeant de sujet d'un paragraphe à l'autre, sans que l'on comprenne très bien dans quel but.

Pour conclure, je sors de cette lecture avec un sentiment très partagé. Autant la structure globale du roman m'a profondément déplu et agacé, autant l'évocation des souvenirs sur sa mère, de la relation avec sa fille ou encore ses sentiments profonds sur son métier d'écrivain sont une pure merveille.

Je laisse donc à chacun la liberté de découvrir ce court roman norvégien, autobiographique et poétique, long de 170 pages, à la fois irritant dans sa première partie dans un dédale de personnages et de lieux et touchant dans la seconde partie grâce à une écriture plus personnelle.

Du bestemmer ! (Á vous de décider !)
På tur ! (Á vous de jouer !)


(1) Lors de la dernière Masse critique de septembre, j'ai remarqué que lorsque vous cliquez sur un livre pour connaitre sa fiche signalétique, le retour sur la liste de sélection peut engendrer la sélection totalement au hasard d'un ou plusieurs livres dans la liste (certaines cases sont alors cochées sans les avoir sélectionnées).
La vérification d'erreurs éventuelles est alors très difficile à réaliser étant donné la quantité importante d'ouvrages disponibles dans la liste.
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Contre l'art est un livre qui nous promène dans les souvenirs de son auteur – l'écrivain norvégien Tomas Espedal – et dans les arcanes du processus d'écriture. Mais s'agit-il vraiment de souvenirs ? S'il s'apparente à un récit autobiographie, Contre l'art n'en est pas moins catalogué de roman. Alors ? Vrai ou faux ? Récit de vie ou récit imaginaire ? La frontière est ténue, diaphane, presque inexistante. D'autant qu'à tout moment, le travail de l'écrivain se rappelle à nous. Il y a bien processus de création et dès lors tout est possible…

Il n'y a pas que la nature même de l'écrit qui nous fait hésiter : l'écriture entretient, elle aussi, un doute. Ici, c'est la frontière entre prose et poésie qui se dérobe. le rythme dansant des phrases, les mots qui se projettent et se répètent d'une phrase à l'autre, comme une ritournelle, la construction de certaines pages donnent naissance à un style éminemment poétique dans un récit qui prend pourtant le parti de la prose. Normal : à la page 157, le narrateur (l'auteur ?) écrit : “J'ai lu tous les livres de Poul Borum, les livres d'Inger Christensen, plusieurs livres de Klaus Hoeck; j'ai lu les livres de Soren Ulrik Thomsen et de Michael Strunge, les livres de F.P. Jac, le livre de Pia Tafdrup, j'ai lu les livres de Terje Dragseth, et ces recueils de poèmes ont transformé ma langue; je voulais écrire des romans comme si c'était de la poésie.”

Hésitation encore pour le lecteur qui, confronté à un récit refusant toute linéarité, a parfois du mal à retrouver dans la généalogie retracée les fils de la fameuse tapisserie familiale que la grand-mère du narrateur (auteur ?) tissait devant lui en lui racontant ses histoires. Hésitation parce que les allers et retours incessants entre passé et présent participent eux aussi à la déconstruction du récit.

Contre l'art est donc l'histoire d'un garçon qui grandit en voulant devenir écrivain et qui, en évoquant ses souvenirs, cherche des filiations aux sentiments, besoins ou gestes qu'ils posent, des explications aux choix de vie qu'il a fait. C'est aussi l'histoire d'un homme à l'âge adulte qui, déstabilisé, cherche à s'enraciner – comme on s'accroche à une bouée de sauvetage – dans les lieux qu'il occupe avec sa fille. Autour de lui, les êtres qui furent ses guides et ses repères, ont progressivement disparu. On le sent fragile, inquiet, touchant de vulnérabilité. Alors il écrit – parce qu'il faut bien gagner sa vie, mais aussi pour entamer un lent processus de deuil et se préparer au départ – futur mais inévitable – de cette fille dont il a désormais la charge. C'est enfin l'histoire d'un homme qui écrit, l'histoire d'un processus d'écriture avec ses rituels (la création du décor : le bureau devant la fenêtre, le vase sur le bureau…), ses doutes et ses besoins impérieux (“J'étais assis derrière mon bureau. Je ne parvenais pas à mettre fin à mon travail, l'écriture refusait de prendre fin, malgré moi elle continuait à me travailler bien après mon coucher : les mots et les phrases me trottaient dans la tête, comme si l'intérieur de mes paupières était une feuille retournée sur laquelle on écrivait, une sombre feuille prise d'assaut par les mots; ils luisaient. La charge des mots, des phrases me tenait éveillé. Ils luisaient, comme lorsqu'on allume et éteint une lampe, ils m'assaillaient et luisaient, lourds de sens, d'un sens profond, ils contenaient tout un livre. Je devais les écrire”).

Étonnant qu'un homme qui fut autrefois boxeur écrive un livre si doux, si lent, si calme. C'est l'un des nombreux paradoxes de ce livre qui, finalement ne fait que cela : nous prendre à contrepied.
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Le livre de Thomas Espedal «Contre l'art» est un journal autobiographique avec beaucoup d'autoréflexion. Il s'agit d'une histoire sur la formation d'un écrivain, sur la façon dont une personne découvre soudainement sa vocation.

Espedal dans ce livre est à la fois un homme adulte prenant soin de sa fille, dont la mère est décédée, et un adolescent chipant des romans de sa mère. Il parvient à entrer dans la peau des personnages des livres: quelques jours après avoir lu "Les enfants de la violence" de Doris Lessing, il se sent comme une fille de quinze ans se rebellant contre ses parents. A Copenhague, il aime la poésie et ne sait plus écrire comme avant. Après la publication du premier livre, une crise s'installe: il ne peut pas écrire. Et rompt avec sa petite amie.

Espedal a un talent unique: décrire les événements de la vie de telle manière qu'ils se transforment en art. Les frontières entre réalité et romance sont floues. J'ai lu les histoires de ses ancêtres comme une saga familiale.

Il s'agit d'un essai très lyrique et subtil. L'auteur m'a plongé dans le monde de son enfance pour quelques jours, et c'est merveilleux. Évasion du plus haut niveau.
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Tomas Espedal est écrivain. A la mort de son ex-femme, il revient dans leur vieille maison sur une île pour s'occuper de sa fille adolescente.
Dans ce roman Tomas Espedal raconte ses souvenirs, mêlés à ceux de sa grand-mère, avec laquelle il a passé beaucoup de temps.
L'ensemble de l'ouvrage peut parfois paraître confus, puisque s'y joignent passé et présent, dans une très belle écriture consciente.
L'histoire familiale de cet ancien boxeur devenu écrivain est empreinte de tendresse mais aussi de violence, et de sentiments souvent tenus secrets.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi se présente la journée :

Blanche.

Crocus. Lis. Perce-neige. Cigarettes.
Soleil. Quelque chose de noir.

Tôt le matin, déjà, dans cette lumière forte : des bribes de noir.
Qui ne disparaissent pas.

Quelque chose de mauvais. De sombre. Qui se voit,
et qui redevient invisible. Blanc.

Des birbes de noir. Dans la journée.
Et pareil dans la nuit, quelque chose de blanc.

Quelque chose de terriblement blanc dans la nuit.
Et pareil dans la journée, quelque chose de noir.

Cela n’as pas de nom, et puis on lui en redonne un.


Les noms apparaissent. Une légère brume blanche. Puis un soupçon de bleu. Un courant d’air frais et ce bleu argenté qui recouvre les carreaux. Fleurs de givre.

Soleil. D’abord un rayon clair, d’un jaune presque blanc, et puis la manière dont la lumière se déploie sur la vitre comme une flamme de gaz, orange et chaude : la manière dont les objets retrouvent leurs contours, la manière dont le lit devient lit. La manière dont les arbres deviennent arbres, dont les fleurs deviennent fleurs, dont les visages disparaissent et la maison devient maison. Les pièces deviennent habitables, reconnaissables : la manière dont les noms reviennent.

Tout ce qui n’advient pas fait mal.

Tout ce qui n’advient pas. Tout cela ne disparaît pas.
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J'étais assis derrière à mon bureau. je ne parvenais pas à mettre fin à mon travail, l'écriture refusait de prendre fin, malgré moi elle continuait à me travailler bien après mon coucher: les mots et les phrases me trottaient dans la tête, comme si l'intérieur de mes paupières étaient une feuille retournée sur laquelle on écrivait, une sombre feuille prise d'assaut par les mots; ils luisaient. La charge des mots, des phrases me tenait éveillé. Ils luisaient, comme lorsqu'on allume et éteint une lampe, ils m'assaillaient et luisaient, lourds de sens, d'un sens plus profond, ils contenaient tout un livre. je devais les écrire...(p.43)
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Quand elle franchit la porte pour aller à l’école, j’attends déjà son retour. J’attends son retour ; un jour elle téléphonera pour dire qu’elle dort chez une copine, un jour elle téléphonera pour dire qu’elle dort chez un copain, un jour elle téléphonera pour dire qu’elle va vivre dans une autre ville ; je m’y attends.


(L’auteur parlant de sa fille âgée de 15 ans avec une infinie tendresse)
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Ces heures du milieu de la journée, quand on est parfaitement éveillé et qu'on s'allonge sur le lit, non pas pour dormir, non pas pour se reposer, mais pour regarder par la fenêtre, contempler le ciel, être encore plus éveillé. Si éveillé que celui qui est allongé comprend soudain qu'il pourrait rester ainsi à tout jamais, immobile et sans pensées, mais avec un regard si limpide qu'il en devient douloureux.
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Nous avons en commun, ma fille et moi, d'avoir perdu notre mère. J'ai perdu ma mère en avril, elle a perdu la sienne en septembre. Je n'ai pas su quoi dire, que faire pour la consoler, les seuls mots que j'ai trouvés, les premiers mots que j'ai prononcés, les voici-comme si j'étais un enfant, comme si aucune différence d'âge nous séparait, comme si je voulais qu'elle me console et que nous puissions nous étreindre dans un deuil partagé, deux semblables, du même âge, comme si, en l'espace de quelques minutes silencieuses, j'avais fait d'elle une adulte, ma future compagne, mon espérance; en les entendant elle s'est détournée, furieuse et effrayée, ce n'était pas une consolation- les premiers mots que j'ai prononcés, les voici: nous n'avons plus de mère.
Ma fille a quinze ans et elle ne connaît pas son père. On pourrait dire qu'il y a un homme qui écrit des livres, et un homme entièrement différent qui est son père. (...)

elle avait besoin d'un père et elle s'est retrouvée avec un homme brisé par le chagrin, il a cru qu'il allait perdre la raison, devenir fou, il a cru qu'il allait mourir, tomber malade, il a cru qu'il allait tout perdre, la maison, l'enfant...(p.16-17)

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Lecture en anglais de Tomas Espédal, à partir de son texte "Marcher"
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