AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bernacho


Ca doit bien faire 25 ans que je dois lire les Troyennes, mais sans le savoir. La faute à Berlioz et à Jessye Norman. La Cassandre d'Euripide connaît un sort très différent de celle du grand Hector romantique, mais aucune déception. Quel caractère ! Que d'émotions violentes !

Le lendemain de la prise de Troie. Les Troyennes forment le choeur et se lamentent sur leur sort. Leurs époux morts, leurs enfants captifs, sur le point d'être emmenées en exil comme épouses ou esclaves. Hécube la reine déchue occupe la scène. Le sort de chacune de ses filles, et de sa "bru" Hélèné, vont être présentés successivement, en un crescendo d'horreur poignante, qui s'achève avec l'incendie de la ville.

(tous ces rôles qui étaient joués par des hommes)

Les Grecs sont coupables, ont déjà les dieux sur le dos, et ils n'apparaissent même pas, sauf par le truchement d'un de leurs messagers (qui a honte pour eux), et sauf Ménélas, présenté comme un faible velléitaire. Pièce politique, me dit André Degaine. Dénonciation de la déportation des habitants de Milo l'année précédente.

Par rapport aux tontons Eschyle et Sophocle (et "pacifiste" comme eux), Euripide met dans cette pièce une vraie mise en scène, avec un choeur qui ne commente plus mais pleure, fait partie de l'action, entre et sort

Il y a également des répliques comme simultanées. Jugez-en.

HECUBE
Pauvre patrie !

ANDROMAQUE
Je te quite en pleurant !

HECUBE
Tu vois ici la fin de ton bonheur.

ANDROMAQUE
La maison où naquit mon fils !

Et je l'ai vu au théâtre bernachien, représentation du 28 juin 2016. Rien de tel qu'une déclamation à voix haute pour se dégourdir un texte.
Commenter  J’apprécie          116



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}