L'album de l'année

Je ne pouvais quand même pas rater le dernier Fabcaro ! C'est toujours avec un maximum de plaisir que j'ai découvert cette lecture avec un nouveau concept que celui d'une case par jour à la manière d'un agenda. Il est vrai que le titre de l'album prend alors tout son sens alors qu'on pourra le croire résolument prétentieux. A noter également sur la couverture un faux bandeau publicitaire qui ne passe pas inaperçu...

On suit le quotidien de l'auteur dans une vie qui ressemble à celle de ses lecteurs. Il a bien sûr ses travers qu'il met en avant comme la maladresse ou l'hypocondrie. Cela le rend particulièrement attachant, sincère et drôle. C'est véritablement la quintessence de l'humour comme je l'aime. Cette auto-dérision permanente n'est jamais lourde ou répétitive. C'était un pari difficile que de nous livrer une information par jour sur des moments de la vie quotidienne.

Encore une fois, cela reste un auteur à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas. Ils passeront un agréable moment avec ce calendrier hilarant.

On est ici dans un Fabcaro très simple, qui va à l'efficacité sans forcément être dans une construction en gag ou en sketch.
Chaque case représente une journée de l'auteur, on partage ses doutes, ses galères, ses victoires, son quotidien.
Bourré d'auto-dérision, comme de petites vannées éparpillées, la lecture est sympathique et fera sourire les fans de l'auteur

Il existe un exercice classique chez les auteurs de BD, c'est de réaliser un dessin par jour pendant un an. Nombreux sont ceux à s'y essayer (notamment depuis l'avènement des blogs BD), mais peu sont ceux qui vont au bout. Mais si faire ses 365 dessins est un but, un autre objectif est évidemment de leur donner un véritable intérêt. Et pour ça, il faut un véritable talent ! Ce talent, Fabcaro l'a sans aucun doute. Alors que vaut son ouvrage « L'album de l'année », regroupant 365 dessins retraçant une année de sa vie ?

Cet ouvrage, publié aux éditions de la Cafetière, fait 53 pages, comme le nombre de semaines dans une année. Intelligemment, l'ouvrage est découpé comme un agenda. On a droit au numéro de la semaine, les dates, un petit dessin de Fabcaro à son bureau pour dessiner et une citation (par exemple : « Avril sous les eaux, Tintin au Congo »). Voilà pour l'habillage. Mine de rien, cette présentation a un vrai sens et augmente l'intérêt de l'ouvrage. Outre les citations, les petits dessins forment à eux seuls une petite histoire et méritent une seconde lecture… En plus de cet en-tête, on retrouve donc à chaque fois sept dessins. En gros, un descriptif rapide (« je boucle mon album « Jean-Louis » sur le rotules) et un dessin qui l'illustre (Fabcaro, écroulé sur son bureau, essaye en vain d'ouvrir une bière pour fêter ça).

Des running-gags à trois mois d'intervalle
Il est évident qu'avec ce genre d'ouvrage, chaque illustration ne possède pas un intérêt énorme et tout n'est pas drôle. L'important est que l'auteur parvienne à faire rire régulièrement. Mission réussie ! Fabcaro parvient régulièrement à nous faire sourire et rire avec son humour tout en autodérision. Or, ce n'est pas évident car à certains moments, il n'a vraiment rien à raconter ! Il utilise alors l'intérêt d'un dessin par jour pour amener une répétition bienvenue… D'ailleurs, il est impressionnant de voir comme le projet est remarquablement géré sur une telle durée. Fabcaro parvient à mettre des gags de répétition à trois mois d'intervalle… du grand art !

Evidemment, l'aspect autobiographique est essentiel ici. Les névroses de Fabcaro sont d'autant plus visibles (il se présente comme hypocondriaque). Cependant, ce qui change avec ses autres ouvrages autobiographiques, c'est que certains évènements dramatiques arrivent pendant cette année 2009. Au point que l'auteur se demande s'il doit continuer l'ouvrage. On le sent particulièrement angoissé, voire déprimé et on le voit lutter pour poursuivre sa bande-dessinée. Cela donne un aspect touchant, différent de l'autodérision habituelle.

C'est aussi l'occasion d'appréhender la vie d'un artiste auteur de bande-dessinée. Fabcaro y parle beaucoup de son travail (hésitations, nouveaux projets, angoisses, bouclages, etc). Pour ceux qui s'y intéressent un minimum, c'est très intéressant par exemple de voir que Fabcaro déclare avoir un « style de merde tout figé », ou encore qu'il déteste faire les couleurs…

Graphiquement, c'est impeccable. Les dessins sont imprimés petit mais ne posent pas de problème de lecture. On retrouve le trait de Fabcaro, noir et blanc et relâché. Evidemment, comme tout est petit, les décors et détails sont rares. Mais avec peu, Fabcaro sait renforcer son propos avec un dessin toujours expressif.

Si « L'album de l'année » n'est pas l'album de l'année, il est une preuve de plus que Fabcaro est un auteur de grand talent. Cet ouvrage se dévore de la première à la dernière page sans jamais lasser. Pour les fans de l'auteur, c'est un livre à ne pas manquer. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Fabcaro, je vous conseille de démarrer par ses premières autobiographies.
Lien : http://blogbrother.fr/lalbum..

Après une trilogie autobiographique au format traditionnel ( le steak haché de Damoclès, Like a steak machine et Droit dans le mur), Fabcaro modifie son approche pour raconter son présent. En partant du principe « un jour / une case », il se propose de raconter son année 2009. Ambitieux projet certes, mais quand on mène une vie aussi trépidante que Fabcaro, l'album devrait s'écrire de lui-même dès la plume posée sur le papier !

Au-delà de l'exercice de style digne des travaux de l'OuBaPo, cette BD est avant tout une intéressante plongée dans le quotidien d'un artiste. Très rapidement, l'image du créateur solitaire assis à sa table à dessins pour d'interminables heures de profonde communion avec les muses en prend un coup et fait place à des anecdotes plus terre à terre. Les tracas quotidiens comme les courses, les problèmes de voiture/toiture/plombure prennent le dessus. Et oui, qu'on soit artiste ou employé au service des contentieux de la sécurité sociale, quand, lors d'une sortie à la plage, la petite dernière se blesse avec une seringue abandonnée, le stress et la peur sont similaires. Évidemment, l'année est longue et chaque jour n'apporte pas son lot de grandes aventures remarquables. Néanmoins, l'auteur de Jean-Louis et son encyclopédie réussit, la plupart du temps, à trouver un petit quelque chose d'amusant à raconter. Au pire, il y a toujours les souvenirs de séances de dédicaces, évènement qui semble être, pour les dessinateurs, une source infinie de grands moments de solitude.

Ceux qui ont apprécié les albums précédents de Fabcaro ne seront pas déçus à la lecture de cet Album de l'année. L'auteur n'a pas changé, les interactions sociales restent d'insurmontables mystères et, toujours hypocondriaque d'âme et de corps, sa lutte quotidienne pour arriver vivant à chaque fin de journée reste mémorable. Ses propos, teintés d'un humour souvent désespéré, font toujours mouche.

Ambitieux sur la forme, ce bilan de l'année vécu dans la peau d'un bédéaste est tout à fait recommandable.

Fabcaro, qui nous régale avec ses romans et ses BD, excelle davantage dans le développement d'une histoire sur la longueur que dans les mini-sketchs sympathiques mais finalement assez répétitifs.

Habitué des scènes de la vie quotidienne et dans la continuité de sa trilogie autobiographique, Fabcaro nous raconte son année 2009 en dessins. Mais cette fois, c'est sur le principe d'une case par jour. On découvre alors que la vie d'auteur n'est pas toujours facile et ne se limite pas à chercher l'inspiration. Il y a aussi les enfants malades bloqués à la maison et dont il faut s'occuper, les petits travaux qu'occasionne toujours une maison et un jardin, les courses à faire régulièrement et les petits bobos qui viennent s'ajouter à tout ça …
J'aime beaucoup cet auteur BD, même si je n'ai pas encore beaucoup publié de billets sur ses albums car une partie d'entre eux se trouvent encore dans ma PAL. Avec son dessin noir et blanc très fin, très détaillé et précis (ses dessins de dédicace sont très impressionnants … faits au stylo à main levée !), Fabcaro nous raconte son quotidien et je me retrouve souvent dans les situations qu'il décrit. Il a toujours la sensation d'être en train de faire des courses, est légèrement (!) hypocondriaque, s'inquiète vite pour sa famille, pense que les travaux à la maison sont une corvée, parle du bon vieux temps avec ses potes, bref, avec toutes les saynètes qu'il décrit avec beaucoup d'humour et d'autodérision, il est difficile de ne pas s'identifier à lui. Qui plus est, sa génération n'est pas très loin de la mienne et il vit dans une région que je connais bien (non loin de Montpellier), ce qui facilite encore plus le rapprochement. Je le trouve très attachant et très humain et j'adore son humour, ce qui fait que je passe toujours un excellent moment à lire ses albums et celui-ci ne fait pas exception à la règle.