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Critique de Melisende


Comment se débarrasser d'un vampire amoureux… voilà un titre intriguant et qui se veut humoristique. J'avoue malgré tout, que cette lecture me laissait sceptique et je l'ai entamée presque à reculons, encouragée par la mise en place d'une lecture commune sur Livraddict.
Finalement, je ne regrette pas d'avoir ouvert ce premier tome puisque j'en ressors avec une impression très positive. J'irais même jusqu'à dire que si la deuxième partie avait été aussi fraîche et amusante que la première, j'aurais fait de cette découverte un petit coup de coeur. Mon enthousiasme ayant un peu faibli avec la deuxième moitié du texte, je revois mon avis légèrement à la baisse mais conseille tout de même ce livre qui a su me détendre.

Une énième romance adolescente avec des vampires… ce n'était pas gagné. Pas gagné du tout même ! Et pourtant, j'ai été la première surprise en me rendant compte que je dévorais la première partie de ce premier tome, première partie que j'ai trouvée très drôle et très fraiche !
Lucius, un vampire roumain, prince dans son pays qui plus est, débarque au pays des hamburgers et des cheerleaders avec ses bonnes manières, ses longs cheveux noirs, sa cape et son pantalon de costume taillé sur mesure… moi je dis oui ! le choc des cultures associé à un individu hautement admiratif de sa personne, c'est vraiment très amusant ! Ajoutez à cela Jessica l'héroïne, promise en mariage à ce cher Lucius depuis sa naissance en Roumanie, qui découvre l'histoire de son prénom - qui est Antanasia en fait - et ses origines princières alors qu'elle vit depuis 17 ans dans une ferme bio américaine et ne porte que des t-shirts décorés de têtes de chevaux… Tout est fait pour que la rencontre des deux protagonistes principaux, si différents l'un de l'autre, entraîne un clash… et évidemment, clash il y a et c'est très drôle. Alors oui, tout est vraiment exagéré, à la limite du stéréotype et il faut vraiment prendre le comportement et le caractère de Lucius au second degré parce sous ses airs de prince charmant has been, c'est plutôt macho man que l'on découvre.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste, à commencer par les parents adoptifs de Jessica, deux hippies végétariens qui tiennent une ferme bio qui ne rapporte rien. Imaginez la réaction de Lucius le carnivore, habitué à la richesse et à la cruauté de sa famille de vampires… Je n'oublie pas non plus les camarades de lycée : Jake le beau gosse typiquement américain et Faith la cheerleader anorexique et peste au possible. Encore une fois, oui, tout est exagéré et oui c'est stéréotypé… mais ça fonctionne !
Je trouve qu'il y a une grande part d'ironie dans ce titre, un second degré vraiment perceptible et c'est tellement agréable de découvrir ce genre de choses dans la littérature young adult qui se contente la plupart du temps de choses assez bateau, de premier degré et surtout, surtout, qui préfère rester en surface ! Bref.

Vous l'aurez remarqué, les personnages principaux m'ont plu et leur relation également… sauf dans la deuxième partie (je parle de deux parties mais je découpe le livre arbitrairement, il n'y a pas de coupure physique visible). Parce qu'à partir de là, je n'ai plus compris. Une sorte de retournement de situation se met en place, les héros changent d'avis et donc de comportement et je n'ai clairement pas pigé. Enfin si, j'ai bien compris ce qui se passait mais pourquoi, comment en sont-ils arrivés là ?… mystère. Et cette deuxième partie arbitraire, m'a alors semblé beaucoup plus pesante, beaucoup moins fraiche et amusante que la précédente. Un peu de gravité c'est bien, je suis parfaitement d'accord mais je ne suis pas sûre que ce soit ce dont j'avais besoin et ce que j'aurais aimé trouvé dans ma lecture. Alors oui, je suis évidemment incapable de pondre un développement et un dénouement différents et peut-être qu'il ne pouvait pas y en avoir d'autres, que c'était la seule solution pour que l'ensemble tienne la route… n'empêche que la décision de Lucius, son comportement et la prise de conscience de Jessica… ça a plombé ma lecture d'un coup !
Malgré tout, le dénouement (les toutes dernières pages) m'a satisfaite. Si on prend également cette deuxième partie au second degré, on peut dire que niveau évènements tragiques, l'auteure met le paquet ! Cette fin est attendue mais Beth Fantaskey parvient à nous faire douter jusqu'au dernier moment, c'est plutôt bien construit. Et, très important, cette fin se suffit à elle-même, pas besoin de se lancer dans la lecture du deuxième tome pour satisfaire sa curiosité. J'apprécie de ne pas avoir à acheter la suite pour avoir le fin mot de l'histoire, je peux parfaitement en rester là. Et c'est peut-être ce que je ferai si je ne trouve pas la suite d'occasion.

Dans Comment se débarrasser d'un vampire amoureux, il ne vaut mieux pas trop gratter sous la surface car du côté de la « mythologie vampirique », même s'il y a des choses intéressantes, il y a aussi des invraisemblances… La plus grosse, à mon sens : comment les vampires parviennent-ils à procréer ? Non parce que dans cette histoire, les descendants de Dracula peuvent avoir des enfants qui grandissent et atteignent l'âge adulte normalement. Ce n'est qu'à la majorité (ou un peu avant) que tous les attributs vampiriques apparaissent. Et là, je me dis « gnié ?! ». Comment des créatures techniquement mortes-vivantes peuvent-elles concevoir et accoucher ? (Ce qui me fait penser à l'autre question : comment des vampires peuvent-ils avoir une barbe qu'il faut régulièrement tailler ? Si l'organisme est mort, logiquement, les poils ça pousse pas… si ?). En fait, il faut prendre ce livre pour ce qu'il est : une histoire légère et un peu parodique. N'y cherchez pas un décor surnaturel vraiment au point, les détails laissent un peu à désirer ; mais en gros, l'histoire du pacte et des familles ancestrales, c'est pas trop mal fichu.

Je trouve, enfin, que la traduction offerte ici par les éditions du Masque est très correcte. Evidemment, comme d'habitude avec la littérature young adult, le style n'est pas digne d'un prix Goncourt mais propose juste ce qu'il faut de rythme et de fluidité. Les pages se tournent vite, les dialogues croustillants entre les deux héros s'enchaînent, les descriptions plus ou moins poussées des scènes dans lesquelles ils apparaissent sont assez nombreuses pour poser le décor… C'est agréable.
J'ai apprécié suivre les aventures de Jessica et Lucius du point de vue de la première la majeure partie du temps (l'auteure a choisi le célèbre « je ») et j'ai aimé les quelques touches consacrés au vampire, sous la forme des lettres qu'il envoie à son oncle, le cruel vampire Vasile. C'est dans celles-ci qu'on découvre son caractère et les réflexions qu'il se fait au sujet de son nouvel environnement (et c'est grâce à ces lettres que j'ai le plus souvent souri).
Les 410 pages que contiennent ce premier tome ne sont pas superflues et on arrive vite au bout. Beth Fantaskey a su associer fond et forme pour nous offrir de façon assez intelligente, une histoire à la limite de la parodie. J'approuve.


Je comprends que Comment se débarrasser d'un vampire amoureux puisse déplaire mais de mon côté, j'adhère à l'humour mis en place et je n'en demande pas plus pour passer un bon moment. Les deux héros, très différents l'un de l'autre, nous offrent des réflexions et scènes assez cocasses et même si la deuxième partie m'a semblé plus pesante, j'ai tout de même apprécié le dénouement qui offre une véritable fin.
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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