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Critique de Preseah


En CM2, notre maître nous avait réservé une surprise : un écrivain, Frédéric Faragorn, allait venir dans la classe nous parler de ses livres, de son métier et nous lire les premières pages de son roman le Pouvoir du Chantelune. C'est ainsi que je me suis retrouvée au premier rang (et oui, c'était moi la pénible au premier rang…) à boire les paroles de cet homme qui m'inspirait un émerveillement sans fin. (Pour vous dire, j'entends encore ses intonations quand je lis à mon tour le début de son livre.) Inutile de vous dire que le soir même, je tannais mes parents pour obtenir le Saint Graal.

Ainsi donc, la saga du Chantelune regroupe trois tomes pour un total de 382 pages. Elle a été publiée aux Editions Bayard Jeunesse dans la collection « Les Mondes Imaginaires ».

Sur la planète Ithos, on raconte qu'un être légendaire, le Chantelune, peut créer des mondes par le seul pouvoir de sa voix. Tout ceci n'est qu'un mythe sans grand intérêt pour Sven Owen, un jeune chanteur à la voix prodigieuse. Pourtant, Hélio, le chef de la milice cherche à lui voler ses cordes vocales. Une course poursuite se lance pour découvrir la vérité sur le Chantelune dans un monde fantastique où les personnages sont uniques et attachants.

Tout d'abord, l'ambiance au début du premier tome fait immédiatement penser à une dystopie (tant à la mode en ce moment) avec des « Décideurs de vie » un peu louches et un chef de milice dont la mission consiste à éliminer toute personne pouvant être un Chantelune car cet être légendaire serait une menace pour le régime.

Très rapidement, on se rend compte que le méchant est tout de même très cliché : il a une sale cicatrice sur le visage et une cape (il manque le panneau lumineux « je suis le Méchant ! » au-dessus de sa tête) mais il suffit d'un peu de recul pour saisir qu'il s'agit d'un roman « à partir de 10ans » et qu'il pose certaines bases pour les jeunes lecteurs. C'est certainement pour la même raison que le schéma narratif n'a rien de révolutionnaire, les repères sont solides dans l'avancée du récit. Pour moi, c'est l'univers qui fait tout dans cette trilogie. Les inventions sont très originales et parfois on aimerait vivre sur Ithos et apprendre à chanter comme le héros.

J'ai aimé toujours aimé les personnages, que ce soit le héros (qui ne tape pas sur le système comme certains) qui doit apprendre à composer avec sa destinée et sa quête d'identité ou ses acolytes. Les protagonistes sont variés et apportent tous quelque chose au récit.

Si vous souhaitez vous lancer dans la lecture du Chantelune, sachez que les trois tomes sont indissociables. Il ne s'agit pas pour moi de trois tomes mais plutôt d'un gros roman qu'on aurait découpé en trois, peut-être pour ne pas publier un gros pavé qui pourrait intimider les lecteurs les moins aguerris. Il n'y a pas vraiment de fin pour le tome 1 et 2, tout s'enchaîne. le rythme est globalement très bon, les chapitres sont assez courts et se terminent souvent sur un élément qui pousse à avancer la lecture pour en savoir davantage. Les questions/révélations sont disséminées de manière intelligente au fil des trois tomes et l'on ne s'ennuie jamais. (je mets un petit bémol sur le dernier tome qui, par certains aspects, me donne l'impression d'une urgence à devoir tout boucler rapidement au détriment de l'action un peu plus molle.)

Une démarche audacieuse de la part de l'auteur a été d'inclure le résumé du tome précédent dans l'histoire au lieu d'écrire quelques paragraphes en ouverture pour reprendre les événements majeurs. Si le procédé est intéressant, cela devient malheureusement vite artificiel, on a par exemple un personnage amnésique qui se force à se souvenir, son nom, ce qu'il fait et qui sont ses amis et pourquoi il se trouve où il se trouve ; c'est un peu maladroit, mais tant pis, il faut passer par là !

Sans vous en dire trop, j'ai trouvé que l'on avait une jolie conclusion même si parfois j'ai trouvé cela un peu trop « happy end », mais encore une fois, c'est un livre pour les jeunes lecteurs, on ne va peut-être pas demander à l'auteur de déclencher une apocalypse dans son univers.

Enfin, le style de l'auteur est fluide, les quelques néologismes propres à l'univers sont amusants et compréhensibles immédiatement ce qui évite de se perdre, mais l'on trouve parfois quelques mots un peu désuets pour contraster (#mélopée).

Rien que pour l'univers, je vous conseille de prendre quelques heures pour ouvrir les pages de ces magnifiques livres. Cette madeleine de Proust livresque a été un véritable moment de plaisir, à votre tour maintenant!
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