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Critique de The_Noir


Du premier soubresaut de vie de notre bonne vieille terre à la fin des temps, - cette apocalypse que danse macabrement Léon-Paul- c'est la solitude personnifiée (plus que le poète) nous réécrit notre histoire humaine non réalistement. Elle nous conte des mensonges sous formes de rêveries, elle métaphorise ou métamorphose notre vécu en prose poétique, en sensations inédites car indicibles, la solitude nous engourdit dans son ciel étoilé de rêveries.

Nous voilà à Paris, dans un Paris insalubre d'incohérence et de suites de mots sans raison. Nous voilà, de déménagement en déménagement transportés dans les vieux quartiers numérotés comme des allégories sur les étals du marché de l'aventure. Les images n'ont pas de prix et les places dans l'univers du poète affichent "Complet", tant elles sourdent de partout de cascades de métaphores inimaginables.

Car Léon-Paul Fargue cultive l'art de la métaphore filée, la très précieuse science de tisser des mots sans suite mais à la saveur intense et à la vérité impitoyable.
Paradoxale peut être sa prose : "Hélas l'homme est le désert des déserts" mais plus qu'ambiguë, vertigineuse comme la chute d'un univers de fantasmes dans votre café du matin (sans sucre ni fiel). D'où ses descriptions si cocasses d'éveils interminables.

Je reconnais au fil des pages de cette Haute solitude, haute parce qu'inatteignable en richesse et en densité par aucun autre de ses contemporains, un père, un maître en imagination, une ami en écriture qui cultive si bien cet absurde qui en dit plus long sur le sens de notre destinée que n'importe quel traité de philosophie appliquée. Notre destin ? Sans aucunement daigner ouvrir l'oeil, rester aux aguets et émerveillés devant l'immense foisonnement de notre imaginaire inabouti.

"Alors, paix sur la terre aux hommes de bonne incohérence!"

NB : si l'auteur de cette critique en dit beaucoup trop peu sur l'oeuvre et en décrit surtout très mal son contenu, c'est parce qu'il n'a pas encore pu échapper à l'engourdissement délicieux de la rêverie dévalée de cette culminante et inatteignable solitude.
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