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Critique de brigittelascombe


"Qu'entendrait-on au langage de la fugue si Bach ne l'avait pratiqué?" s'interroge Armand Farrachi (romancier, essayiste et auteur de pamphlets) dans Bach, dernière fugue, un portrait bien brossé et une biographie fouillée du compositeur allemand du XVIII° siècle, dont la dernière partie est consacrée à L'art de la fugue une oeuvre ultime et grave (inachevée ou achevée sur le silence de la mort).
C'est après avoir évoqué le parcours et la personnalité de cet orphelin surdoué, de cet homme discret, pieux,sévère,intransigeant, "plongé dans l'harmonie",dont les goûts se prêtaient aux "constructions mentales" et à "l'architecture des édifices religieux", de ce père de famille (nombreuse) rigide et attaché à sa deuxième épouse jeune,apaisante et dévouée , de ce compositeur hors-normes et reconnu dont la perfection de la musique rendait (et rend toujours) "sonore l'ordre de l'univers", de ce génie qui a offert sa vie à la musique pour "honorer le Tout-Puissant", qu'Armand Farrachi soulève le mystère de L'art de la fugue. Prend-elle le large à l'approche de la mort "pour atteindre l'immortalité"? L'inachèvement est-il volontaire? A-t-on perdu le dernier feuillet?
"Le Cantor de Leipzig" a emporté ce secret dans sa tombe mais il nous semble, à travers mots, percevoir la fuite des notes s'élevant limpides pour se dissoudre dans l'infini.
C'est un bel hommage que l'auteur rend ici à Jean-Sébastien Bach, qui touché très jeune par une longue série de deuils (parents puis enfants) n'a jamais montré une douleur palpable mais, sensible intérieurement, s'est sans doute entouré d'harmonie pour élever vers le divin l'art du contrepoint.
Armand Farrachi a écrit, dans le même genre Michel-Ange face aux murs.
Malgré quelques anecdotes,glanées de ci de là (comme celle de ses enfants qui jouaient le soir pour endormir ce couche-tôt) et l'évocation de titres musicaux, j'aurais apprécié quelques illustrations (comme dans le violon de la paix de Yéhudi Menuhin) pour couper un peu le côté conventionnel du sujet. Mais Bach, dernière fugue est un ouvrage très abordable et une bonne approche de Jean-Sébastien Bach.
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