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Critique de StCyr


Walter Blackettt, magnat du caoutchouc, est en manière d'affaires un homme qui voit loin. Il doit sa réussite à son flair et à son entregent. Il est obnubilé par les préparatifs des festivités du jubilé de son entreprise, Blackettt and Webb limited, visant à célébrer "la Continuité dans la Prospérité", c'est-à-dire le développement économique et la pérennité des entreprises que permet la bonne politique coloniale de Sa Gracieuse Majesté à Singapour. Lorsque Matthew Webb, fils de son associé, celui qui lui a mis le pied à l'étrier, jeune homme un brin idéaliste et contempteur des abus du capitalisme colonial, revient dans cette île d'Asie du Sud-Est pour prendre possession de son héritage au décès de ce dernier, notre négociant avisé et peu embarrassé de scrupules y voit une opportunité, par le truchement des charmes de sa fille aînée, de garder le contrôle sur sa bien-aimée entreprise. Tout à ses menées, Blackettt, à l'image des autorités britanniques, fait preuve d'une clairvoyance bien moindre quand il s'agit de percevoir la menace nippone qui se précise de jour en jour et les conséquences pour ses affaires.

L'Étreinte de Singapour est un remarquable roman qui allie veine satirique et récit de guerre. Il dépeint une société coloniale britannique qui a construit sa prospérité sur l'exploitation des ressources naturelles et la force de travail des populations de cette partie du monde, sommeillant dans ces certitudes et dans son autosatisfaction, aveugle aux bouleversements de l'histoire. Dernier roman, indépendant, de ce qu'on a appelé l'Empire Trilogy qui traite des conséquences politiques et humaines de la British Colonial Rule il est, à tous égard, bien supérieur à son devancier, couronné du Booker Prize, le Siège de Krishnapur.
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