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Critique de paulotlet


Je connaissais Howard Fast pour ses romans historiques et pour son engagement social. Pour moi, il était avant tout l'auteur de Spartacus, de Silas Timberman ou des Héros désespérés; un géant de la littérature américaine contemporaine.

C'est un peu par hasard que je suis tombé sur Mirage, un vieux poche paru aux Presses de la Cité en 1965 dont les pages s'étaient désolidarisées avec le temps. Je l'ai lu comme un document. Dans ses policiers, écrits pour des raisons purement alimentaires, allais-je retrouver le talent d'Howard Fast?

Mirage est un thriller assez classique et plutôt bien mené. David se trouve mêlé à une affaire de meurtre à laquelle il ne comprend rien. Rapidement, il prend conscience du fait que sa mémoire est presqu'effacée et que ses souvenirs de la veille semblent incohérents. S'ensuit une chasse à l'homme, dont il ignore les raisons. Pour compléter le tout et rester fidèle aux poncifs du genre, David rencontre une mystérieuse femme, la jolie Shela.

Je n'ai pu m'empêcher, en lisant ce polar somme toute assez banal, de penser à la répression dont Fast fut victime lors du Mac Carthysme. David est en butte à l''agressivité de tous ceux qu'il croise, même l'environnement dont il ne reconnaît plus tous les détails lui est hostile. Il est seul, clame sa bonne fois sans résultat. Ceux qui lui tendent la main finissent par le payer très cher. Il est, comme les accusés de la chasse aux sorcières, confronté à un système face auquel il est inutile de tenter d'en appeler à la raison. Il est désespérément seul, empêtré dans une toile, à attendre que les événements décident pour lui.

Ce roman bien fichu, angoissant et rondement mené est tout empreint de la paranoïa qui plombait le moral des Américains durant la guerre froide.

Mirage a été adapté au cinéma par Eward Dmytryk, avec Grégory Peck dans le rôle de David, en 1965
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