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Critique de Titania


« le génocide est une marée noire, ceux qui ne s'y sont pas noyés, sont mazoutés à vie »

C'est un petit coin du monde magnifique avec des collines et de la verdure partout, près d'un lac, en équilibre instable sur le Rift qui peut le secouer de façon violente et inattendue. C'est l'histoire d'une haine absolue, réprimée comme sous un bouchon de lave qui peut exploser d'un coup en un abominable génocide.

À Bujumbura, au Burundi, à deux pas du Rwanda, le pays de sa maman, Gaby et ses copains ont onze ans et partagent des jeux dans leur petit monde doré, une société faite d'expatriés plus ou moins racistes, de toutes les nations d'Europe et de métissages divers, rwandais, zaïrois, Hutus et Tutsis.

Entre plongeons au club nautique, cueillette des mangues, anniversaires et fêtes de quartier, se profilent la fin de l'enfance et d'un monde heureux. Une violence latente laisse augurer l'orage qui arrive.

Gaël Faye nous raconte avec une intense passion et une langue magnifique ce moment de bascule, la fin de l'innocence, où un monde d'insouciance s'écroule dans un flot de sang sur les lames des machettes.

C'est vraiment un très beau roman douloureux, entièrement dans la retenue sur l'indicible, peuplé d'un million de fantômes, une musique triste et pudique sur l'identité, l'entre deux, le deuil, la culpabilité et l'exil.
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