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Critique de ErnestLONDON


Des champs de bataille de la Première Guerre mondiale à la panoplie du maintien de l'ordre civil, le gaz lacrymogène joue un rôle central dans le processus de maîtrise, par la force brute, des foules et de l'espace public, tout en procurant de fructueux profits à l'industrie de l'armement. Anna Feigenbaum, enseignante en sciences sociales au Royaume-Uni, raconte comment il est devenu pour les gouvernements « un remède commode à leur incapacité chronique à séduire le peuple, ou à le tromper » : « L'art de gouverner est devenu celui d'asphyxier, littéralement, les gouvernés », comme l'explique Juluis van Daal dans sa préface.
(...)

À la recherche des accointances entre profits financiers et violences policières, Anne Feigenbaum livre une histoire totale du gaz lacrymogène, fourmillante de témoignages et de documents déclassifiés, principalement axée sur le monde anglo-saxon. Elle dénonce un maintien de l'ordre toxique.
La préface de Julius van Daal, complète ce panorama par une évocation expresse « du maintien de l'ordre et du contrôle des “classes dangereuses“ au “pays des droits de l'homme“ », dans un style toujours aussi enlevé. Nous nous prenons à rêver d'un développement plus conséquent au point de former un volume à part entière, d'autant plus que désormais « le simple fait de se joindre à un rassemblement public en étant muni de moyens de protection contre les gaz est considéré comme suspect, voire délictuel : venir manifester, selon cette conception ubuesque du droit, ce devrait être consentir à se faire gazer au gré des spadassins d'un pouvoir qui ne tolère que le silence apeuré des pantoufles. » « Malgré son inextricable complexité formelle, le droit bourgeois est au fond assez simple et repose sur deux principes : l'être qui trouble la bonne marche du commerce doit souffrir, de même que celui qui enfreint le droit de propriété. Il convient donc de rappeler sans cesse aux pauvres qu'ils sont nés pour gémir. Et pour chialer. »

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