AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de julienleclerc45


Le court livre de Colette Fellous a cette ambition de retrouver un instant suspendu, celui où Marguerite Duras s'est arrêtée de parler. L'autrice veut saisir quelques secondes de silence et les déployer comme le foulard offert à la grande romancière, serré autour de son cou et dont nous, lecteurs, ne percevrons pas une vue d'ensemble. Ce roman ne se veut ni un bréviaire de l'oeuvre durassienne ni un portrait. Colette Fellous raconte le lien concret et indicible de sa relation avec Duras. Les détails comptent, les silences tout autant et tout cela se lient dans une profonde affection qui a survécu à la mort de Duras. L'anecdotique de ce livre vibre de nombreuses émotions. Il y a de la tendresse, de l'admiration, de l'écoute et une certaine observation face à la vie de Duras. Qu'il s'agisse de son quotidien avec Yann Andrea ou de son rapport à l'écriture, instants esquissés à chaque fois, Colette Fellous regarde en rappelant la place qu'elle avait. Elle n'envahit pas une intimité mais dresse le paysage de ces moments offerts à sa vue. La rencontre entre Godard et Duras est un passage marquant du roman, rappelant l'importance de l'incompréhension dans les relations, la distinction entre aimer quelqu'un et la difficulté de le lui dire. Ainsi, il pourrait s'agir d'un rendez-vous manqué. Mais non. Les deux génies se voient, se respectent, échangent tout en connaissant pertinemment les particularités de leur propre mécanisme. Leurs rythmes de parole sont différents mais dans les interstices de leur dialogue, se niche un lien infime et bouleversant. Colette Fellous parvient, avec légèreté et joie, à capter son lien avec Duras, un lien riche de mots et de silences. Elle raconte la possibilité de la rencontre et tous les vestiges qui demeurent dans le monde d'après.
Lien : https://tourneurdepages.word..
Commenter  J’apprécie          91



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}