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Critique de Billie72


J'avais 13 ou 14 ans quand j'ai lu ce témoignage poignant pour la première fois.
L'adolescence est un âge difficile. On cherche à s'affranchir de l'enfance, mais on n'a ni la maturité, ni bien sûr le recul pour faire les bons choix. Alors parfois, on fait les mauvais.
Et pour être admis au sein d'un groupe, pour exister aux yeux des autres, on cherche à les imiter.
Christiane a d'abord vu la drogue comme un moyen de s'intégrer, de s'amuser. D'échapper aussi à la brutalité de son père. Elle pensait qu'elle pourrait arrêter aussi facilement qu'elle avait commencé. Mais très vite la dépendance s'installe, le besoin d'argent, et comme solution… la prostitution. L'escalade, ou plutôt la chute, est rapide.

À la fin des années 70, l'héroïne fait des ravages en Europe (ici en Allemagne), notamment chez les jeunes désoeuvrés et livrés à eux-mêmes.

« The algebra of need », pour reprendre l'expression de William Burroughs, condamne les toxicomanes à un destin sordide et tragique, une spirale infernale dont peu sortent indemnes.
Ce témoignage est la réalité crue et sans fard, contrairement aux yeux de Chistiane lourdement maquillés. le ton n'est pas moralisateur, mais authentique et sincère. La chronique d'une déchéance et d'un calvaire. Un cri d'alarme bouleversant.

Mais ce roman n'est pas que noir. Il y a aussi la déchirante histoire d'amour entre Christiane et Detlev, avec qui elle partage ses rêves et ses espoirs. Et le long calvaire du sevrage, ponctué de cures et de rechutes. Avec, au bout du tunnel et après avoir vu ses ami(e)s mourir, la vie…

En 2013 Christiane a publié un deuxième roman, Moi, Christiane F, la vie malgré tout, dans lequel elle évoque la maternité et la douloureuse séparation d'avec son fils dont la garde lui a été retirée, les graves répercussions de la drogue sur sa santé, ses rencontres, son incarcération, ses rechutes et la douleur des sevrages.
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