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Critique de Billie72


1975. le père arrache ses quatre enfants en bas âge à leur mère et à l'Algérie pour venir s'installer en banlieue parisienne.
«Des quatre enfants escamotés, il n'y a que Samir qui continue de croire à l'enchantement de ce départ. Depuis qu'ils ont embarqué, sa petite main n'a pas lâché le revers du pantalon paternel.»

1979. Naissance de l'auteur et du narrateur, Alexandre Feraga, de ce même père algérien et d'une mère française.
Samir est donc son demi-frère, un « frère impossible » à cause de la défaillance paternelle et du manque de communication ayant engendré une colère rentrée, une rage sourde qui ne s'exprimera que par la violence.

Dans l'enfance, Samir sera le bourreau et Alexandre la victime.

La fin de l'adolescence verra leurs trajectoires s'éloigner.

Grâce à un monde intérieur fertile qui permet à son esprit de s'évader et à une poigne de rencontres salutaires, Alexandre cessera d'être une victime et trouvera sa place dans la société, en temps qu'homme, père et écrivain.

Samir n'aura pas cette chance. Samir le rebelle n'aura de cesse de laisser s'exprimer sa haine, jusqu'à sa mort violente dans un camp d'entraînement en Afghanistan en 2001.

En reconstituant avec minutie et une sensibilité exempte d'auto-apitoiement ces deux enfances que tout oppose hormis la lâcheté de leur géniteur, l'auteur nous livre un témoignage/récit émouvant et prenant, qui décortique les rouages de deux destinées différentes en dépit d'un même « terreau ».
La plume est belle, certains passages d'une poésie extrême malgré le prosaïsme ou même l'horreur du propos.
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