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Critique de gerardmuller


Un été surréel
Maxence Fermine (né en 1968)
Lors de l'été 1929, Salvador Dali, né en 1904, encore peu connu mais génie en devenir, passionné de peinture, reçoit à Cadaques en Catalogne espagnole, un groupe d'amis du mouvement surréaliste. Il y a Paul Eluard parmi eux et sa femme Gala. le coup de foudre est immédiat entre Dali et Gala, une femme phénoménale de dix ans son aînée, monstrueuse et gourmande. Un seul regard a suffit pour que leurs destins soient scellés à jamais. Lui deviendra le génie que l'on sait et Gala sa muse éternelle durant 53 ans c'est à dire jusqu'à sa mort. 53 ans d'un amour fou pour cette « image sacro-sainte de la vierge catholique, l'égérie du surréalisme poussé à son point le plus paroxystique. » Et puis Gala enseigne à l'artiste la subtilité du désir, la puissance du fantasme, la jouissance et la plénitude de l'acte sexuel. Gala sera toujours le véritable metteur en scène de la vie fantastique de Dali. Elle s'éteint en 1982.
Pour Dali souvent atteint d'une forme de délire profond, de folie paranoïaque, de mégalomanie, la vie se résume « en une lente oscillation entre trois mesures composant une musique d'une perfection absolue. Sa propre peinture, la baie de Cadaques, et l'insolence de son génie. » Dali est fragile psychologiquement et il avoue à qui veut l'entendre qu'il ne s'est pas encore adapté à la réalité tangible du monde. Il invente alors la méthode parano-critique, méthode de connaissance irrationnelle grâce à laquelle on rend tangible tous les phénomènes délirants !
Une anecdote curieuse : toute son enfance, Dali verra son nom inscrit sur une pierre tombale. Il faut dire qu'il est le troisième du nom Salvador Dali, son père et son frère aîné mort à l'âge de deux ans. Il est l'ombre de son frère, la « marionnette d'un jeu macabre » comme dit l'auteur. Dali sera marqué à jamais par cette inscription, « lui dont l'imaginaire est un terreau fertile. »
Salvador Dali est mort en janvier 1989.
Un très beau livre au style remarquable de Maxence Fermine, bref (200 pages) mais intense. Un portrait et non une biographie. Chacun des 91 chapitres est précédé d'une citation extraite des oeuvres écrites de Dali telle que : « Je considère l'amour comme l'unique attitude digne de la vie d'un homme. » ou encore « Dieu est juste un autre artiste, comme moi. » Maxence Fermine a tellement bien oeuvré que l'on a l'impression par moment que c'est Dali qui fait son propre portrait.
Autres citations de Dali habitant de Cadaques : « Je ne suis chez moi qu'ici. Partout ailleurs, je suis de passage. »
« Je suis moi-même mon propre chef d'oeuvre. »
Un personnage étonnant .
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