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Critique de pilyen



De leur trop brève rencontre à Crans Montana pour un colloque sur le thème "Art, sexe et littérature", Arthur Dreyfus et Dominique Fernandez ont décidé de poursuivre leurs échanges sous la forme de lettres envoyées durant un semestre.
Au-delà du côté très chic de cette rencontre dans une station Suisse ( publier des livres donne de ces opportunités...), les deux écrivains qu'au moins deux, voire trois générations séparent ( 30 ans pour Arthur et 96 ans Dominique ), vont retrouver ce plaisir ancien de la correspondance et de la conversation entre gens lettrés.
C'est Dominique Fernandez qui lance le débat avec cette phrase qui est aussi le sous-titre de ce livre : "Quel bonheur de vivre aujourd'hui!". Il fait référence à l'homosexualité qui, en 2016, peut se vivre, en France, de façon normale, malgré les cris de quelques extrémistes d'un autre âge. du coup, les échanges vont surtout tourner autour d'une thématique gay, de sa représentation en littérature et par extension, quand même, de la manière de parler du sexe lorsque l'on est écrivain. Tout dire de façon cru ? Poétiser comme Jean Genet ? User de métaphores comme beaucoup quitte à paraître désuet ou pédant ? Les deux hommes font feu de tout bois, ne lâchant rien, rebondissant avec brillance sur les propos de l'autre. Ils vont digresser aussi, empoignant d'autres sujets avec finesse et pertinence. Arthur Dreyfus apparaît comme un jeune lion fougueux, n'hésitant jamais à contredire son aîné, Dominique Fernandez, lui,a le recul du vieux matou qui en a vu d'autres. Tous deux éblouissent par leurs connaissances, la vivacité de leurs interventions et la clarté de leurs démonstrations.
Pour nous, lecteurs, on apprécie la douceur et la bienveillance de Dominique Fernandez, jamais avare d'une anecdote, que l'on sent très à l'écoute du jeune écrivain que celui-ci ne ménage nullement, osant le contredire avec audace, voire lui donner tort, sans agressivité aucune. Si les deux hommes paraissent très éloignés dans leur façon de voir et surtout de vivre l'homosexualité, ils se rejoignent sur la vie de couple, le plus ancien préférant " la sécurité d'une communauté de coeur et d'esprit pour envisager l'intimité sexuelle ", le plus jeune " Sans le couple, je ne tiens pas. Je m'écroule. " mais de rajouter très vite : " Pourquoi opposer le foisonnement à la fidélité ".
La fin sur le blog
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