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Critique de Jean-Daniel


Jacques Ferrandez poursuit l'adaptation en bande dessinée de l'oeuvre d'Albert Camus, après «L'Etranger » et « L'Hôte ». Il reprend ici le roman inachevé « le premier homme », un texte où Camus développe l'histoire de sa vie et de ses souvenirs.

« En somme, je vais parler de ceux que j'aimais », écrit Albert Camus dans une note pour l'oeuvre à laquelle il travaillait au moment de sa mort. le manuscrit du "Premier homme", a été retrouvé dans la voiture qui le 4 janvier 1960 percuta un platane, tuant l'écrivain. 140 pages rangées dans une sacoche en cuir ; le brouillon d'un récit de son enfance à travers ses souvenirs qui, sous couvert de fiction, présente un caractère autobiographique.

Jacques Ferrandez est resté assez fidèle au texte du Prix Nobel de littérature 1957, en ajoutant toutefois quelques scènes à partir de brouillons et notes confiés par sa fille. Il esquisse une Algérie de la colonisation, les tourments de la guerre, et dépeint l'univers dans lequel grandit Camus, l'importance des racines familiales, la question de la fidélité aux siens et la construction de l'identité de l'homme. le dessin est précis et restitue avec finesse l'importance des rapports humains et le quotidien d'une Algérie où Arabes et Européens savaient cohabiter dans un respect mutuel avant les tensions liées à la décolonisation.

Si la vocation de la bande dessinée est principalement de divertir, elle peut également être d'instruire. le talent de Jacques Ferrandez s'exprime pleinement car celui-ci réussit le défi d'adapter en bande dessinée le dernier roman de Camus en éclairant une période de l'histoire qui concerne encore plusieurs millions de personnes. Il contribue ainsi à éclairer l'histoire qui relie la France à l'Algérie ainsi que la vie et l'oeuvre d'Albert Camus.
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