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Critique de Henri-l-oiseleur


L'intérêt et la force du premier roman de Jérôme Ferrari, "Aleph zéro", est dans l'alliance de la théorie mathématique et de la littérature. L'auteur s'efforce d'associer, de marier, de nouer les deux et d'exposer en termes romanesques les théories quantiques, les théories du chaos, l'aleph zéro, etc..., et en termes scientifiques les créations de l'imagination romanesque. De fait, le romancier est face à une multitude de possibles, comme le physicien, et son écriture les construit en un monde illusoire et perceptible, comme le nôtre. Il est comme un petit Dieu, pour reprendre une image balzacienne, "esprit infini, capable de saisir tous les paramètres initiaux", et donc de concevoir l'ordre narratif dans le chaos (p.155). L'entreprise de Ferrari serait donc fascinante si la part romanesque du livre (si on peut dire une "part") n'était souvent gâchée par de malheureux effets de routine littéraire : monologues intérieurs, courants de conscience, jeux de points de vue, fatigante obsession sexuelle. Si j'admets volontiers la nécessité mathématique de ces récits et de la manière dont ils sont agencés, je ne puis m'empêcher d'ajouter qu'à part quelques très belles pages, ils sont ennuyeux, ou plutôt académiques. Sexe, courant de conscience à la Joyce et récits à la première personne sont académiques dans un roman contemporain français. C'est un peu dommage, car l'idée de départ était géniale.
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