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Critique de julienleclerc45


Tout ce récit vibre d'une détermination et d'une passion tout aussi éclatantes que tragiques. le personnage de Marcello est tout de suite décrit et inscrit dans cette histoire avec toute sa personnalité et la force de son coeur. Il est entièrement convaincu par ses sentiments, ses intuitions. Tel l'Edmond Dantès de Dumas, le voici embarqué loin de sa vie et de son amour. Les auteurs n'exploitent pas l'idée de vengeance mais explorent tout ce qui fait survivre Marcello : l'amour et les mots. La correspondance entre Marcello et Louisa se trouve légèrement déviée car les lettres de Marcello finissent dans les mains de Barbara, l'épouse ennuyée de l'architecte. Sorte de Madame Bovary, elle s'ennuie et sa solitude trouve dans les mots de Marcello un certain réconfort. Cette histoire ne tourne pas seulement autour de ces deux êtres solitaires car les auteurs intègrent les Indigènes observateurs malheureux de la destruction de la jungle par les Occidentaux. Ils apportent une nuance dans la lecture de cette BD car ils sont conscients du désespoir de ces Occidentaux et de la fragilité de cette quête de possession.
La mise en page de ce récit est vraiment éblouissante. Régulièrement, des pleines pages apportent des respirations dans le récit et sans aucun mot, tout est dit, ressenti, que ce soit la tempête qui apparaît que le calme. Damien Cuvillier saisit l'espace urbain (sa planche sur les grands immeubles, loin des images de cartes postales, semblent nous dire que malgré le mouvement des ouvriers, la passions légitime des êtres pour exister dans ce capitalisme aveugle, rien ne bouge, les tours sont solides) autant que la nature verdoyante. Au coeur de celle-ci, se répondent les quotidiens de Marcello et Barbara. Là encore aucun tabou dans le regard des auteurs. le labeur destructeur fait écho à l'ennui dépressif. Quand les mots de Marcello apparaissent, un mouvement visuel inonde les planches de la BD. le vide des coeurs se remplit de sentiments et de vibrations, nous rappelant la cruauté de la situation de chacun. Cette corde sensible tient jusqu'à la dernière image. La fin ne se perd pas en mots ni en sentiments. Les auteurs vont au bout de leurs personnages.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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