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Critique de Belecture


Mon avis : J'ai lu ce livre pour deux occasions, celle du challenge des book-a-holics et en LC avec ma petite Eole. Je vous conseille d'ailleurs d'aller lire sa chronique, de visiter son blog, vous allez y trouver de petits trésors. Ce livre, j'ai craqué pour lui à la vente privée Michel Lafon sans même lire totalement la quatrième de couverture. Je suis passionnée par la seconde guerre mondiale, elle m'effraie tout autant qu'elle me fascine et je lis tout ce qui peut se rapporter à cette période effroyable.


En 1929, Edgar a 5 ans, il mène une vie qu'il semble adorer, entouré de son père, directeur d'une maison d'édition prospère, sa mère, sa nurse et ses oncles et tantes. La vie est faste et pleine de joies. Mais un nouvel habitant prend ses quartiers juste en face de la maison de Feuchtwanger et il s'agit ni plus, ni moins d'Adolf Hitler. Il est déjà connu du public car « Mein Kampf » est au plus haut de ses ventes et l'un des oncles d'Edgar, Lyon a écrit le seul livre qui se vend un peu plus. Edgar a bien conscience qu'Hitler est le nom sur toutes les bouches mais il est trop jeune pour mesurer ce que les adultes mettent comme connotation derrière. Pourtant, il est attiré par ce personnage qui semble illustre et craint, parfois haï, il l'observe par la fenêtre et au fil des ans, imagine de plus en plus, ce qu'il fait de l'autre côté de la route.


Le temps passe, le père de notre jeune narrateur est visionnaire, il sait dès 1930 ce que Hitler est capable de faire car il a particulièrement analysé son livre et observé son comportement. Edgar nous raconte au plus près, la montée du nazisme telle qu'un garçon la voit, un garçon qui se pensait protégé, à l'abri. Il est aussi l'obsidienne des adultes qui l'entourent et de quelques autres enfants. Nous côtoyons les promenades en Bavière, à Berlin, dans Munich et les meurtres, les restrictions, les ignominies, les arrestations, les exils… C'est extrêmement troublant.


L'auteur réussit à retrouver son âme d'enfant pour les premiers chapitres et son récit, comme l'Histoire, se pare d'un voile noir au fur et à mesure qu'il grandit. le livre est relativement court pour les dix années les plus chargées du 19ème siècle, je le déplore un peu mais il est tellement bien fait ! Vivre à travers un enfant allemand, à proximité du siège du parti NAZI ce que nos ancêtres ont vécu est toujours émouvant. Les points que je retiens c'est ce sentiment dont nous fait part Edgar de la dépossession de sa nationalité, de ce qu'il est. Il y'a également, l'aberration des réactions de l'Angleterre et de la France qui mettent des années avant de déclarer la guerre. Daladier et Chamberlain ont peut-être été eux aussi bluffés par « l'aura » de Hitler, qui sait ?


Les passages cités de « Mein Kampf » servent chaque chapitre et nous permettent, pour ceux qui ne l'ont pas lu ou étudié, de mesurer la mégalomanie de celui qui fut le Fürher, l'absurde qu'était son monde et qui a toutefois, convaincu les foules. C'est vraiment très intéressant de comprendre l'avant-guerre d'un point de vue bien précis. En Allemagne, les hostilités ont commencé bien avant 1939 et ce roman nous en fait prendre bien conscience.


Je vous le conseille pour notre devoir de mémoire et car il est vraiment accessible, autant au niveau du contenu que de la fluidité de l'écriture.
Lien : http://www.lecturesenb.fr/20..
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