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4.16/5 (sur 150 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Munich , le 07/07/1884
Mort(e) à : Los Angeles , le 21/12/1958
Biographie :

Lion Feuchtwanger était un écrivain allemand du XXe siècle.

Il est issu d'une famille de la bourgeoisie juive de Bavière assimilée. Sa famille est conservatrice, attaché au culte de la petite patrie et libérale.

Lion Feuchtwanger va devenir un maître du roman historique et connut une gloire mondiale en publiant en 1923 son œuvre la plus célèbre : Le Juif Süss.

En 1914, Lion Feuchtwanger est surpris à Tunis par la déclaration de la Première Guerre mondiale. Il est fait prisonnier, mais réussit à s'échapper et rejoint Munich.

En janvier 1933, il est aux États-Unis lorsque les SA mettent à sac sa maison à Berlin, confisquent ses biens, le privent de sa nationalité, de son titre de docteur, et interdisent ses livres. Il s'exile en France, à Sanary-sur-Mer.

En 1940, il s'installe à Pacific Palissade en Californie, où il publie Exil.

Trois romans parmi les plus importants de son œuvre témoignent de l'attachement de Lion Feuchtwanger à la France: Exil, Les Renards dans les vignes (1947) et Mort et transfiguration de Jean-Jacques Rousseau (1952).
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Source : Wikipedia
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The art of angel sanctuary; Angel cage


Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Depuis qu’il avait reçu la nouvelle de la mort du roi Henri d’Angleterre, don Jehuda Ibn Esra le savait : la guerre allait éclater, cette guerre contre l’Islam, si redoutée. La roue tournait ; rien de l’arrêterait. Le Calife amènerait ses armées en Andalousie, Alfonso serait inévitablement battu et les bourgeois de Tolède en accuseraient Jehuda et les Juifs. Ce qu’il avait vécu à Séville dans son enfance, il le reverrait ici…

p. 243
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Aliénor d'Aquitaine à sa fille Leonor de Castille :

La soif du pouvoir est de toutes les passions humaines celle qui résiste le mieux au temps…Crois-moi, ma fille, la politique peut échauffer les sangs aussi bien que la plus belle nuit d’amour.

p. 236.
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"Votre neveu Berthold? Sa fin ? " demanda Frischlin Il s'avéra qu'il ignorait tout de l'affaire
"Comment est-ce possible," s'écria Gustav, offusqué Mais Frischlin n'était pas autrement surpris En Allemagne, tout était fait en ce moment pour empêcher qu'on ait des nouvelles de ses proches si elles fâchaient le gouvernement Les journaux étaient à l'évidence contraints de ne pas faire d'annonces Sans sérieuses recherches, on ne savait rien Personne ne sortait plus sans masque en Allemagne On soutenait haut et fort que tout allais bien, et c'est seulement après avoir jeté un coup d'œil prudent à la ronde qu'on osait se chuchoter ce qu'il en était réellement Dans une grande ville, on ignore tout de son voisin, on a l'habitude d'apprendre par le journal ce qui se passe sur son propre palier Or, les mauvaises nouvelles étaient interdites de publication Dans un pays de soixante-cinq millions d'habitants, on pouvait sans peine en tabasser trois mille à mort, en estropier trente mille sans jugement, sans motif, tandis qu'en apparence, tout semblait rester paisible et en ordre A condition justement de museler la presse et la radio

page 254
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L'homme s'était tourné d'un mouvement brusque vers un beau buste ancien en marbre figurant le visage ingrat, rayonnant d'intelligence, de l'écrivain et érudit François-Marie Arouet, dit Voltaire. "Le buste vous plaît cher collègue?", déclara abruptement le nouveau avec son accent criard de Prusse-Orientale en montrant dans le coin opposé le buste d'un homme aux traits tout aussi disgracieux, celui de Frédéric-le-Grand, roi de Prusse et homme de lettres. "Je peux comprendre, Monsieur le directeur, poursuivit-il que vous ayez placé face à face le grand roi et son antithèse. Ici, l'homme d'esprit dans toute sa majesté, là, la bête intellectuelle dans toute sa médiocrité. Ce contraste fait ressortir la noblesse de l'homme allemand. Mais permettez-moi de vous l'avouer franchement, monsieur le directeur, personnellement il me serait pénible d'avoir la gueule de ce Français toute la journée sous les yeux." Le directeur François continuait à sourire avec une politesse forcée. Il lui paraissait difficile d'établir le contact avec le nouveau professeur. "Je crois qu'il va être temps que je vous présente à votre classe", dit-il.
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" Je ne comprends pas pourquoi vous faites soudain tous dans votre froc. Que s'est-il passé ? On a donné à un imbécile populaire une fonction représentative, tout en le neutralisant grâce à des collègues sérieux. Sous prétexte que quelques milliers de vauriens armés traînent dans les rues, croyez-vous vraiment que ce soit la fin de l' Allemagne ? .... Mais qu'allez-vous imaginer ? Que craignez-vous ? Vous croyez qu'on va bloquer l'accès de nos magasins ? Nous déposséder du capital de notre entreprise ? Parce que nous sommes juifs ? ... Arrêtez avec vos histoires à dormir debout. Il n'y a plus de pogroms en Allemagne. C'est fini. Depuis plus de cent ans. Depuis cent quatorze ans, si vous voulez le savoir. Vous croyez que ce peuple de soixante-cinq millions de personnes a cessé d'être civilisé sous prétexte qu'il a laissé la parole à une poignée de fous et de canailles ? Pas moi. Je refuse qu'on fasse cas de cette poignée de fous et de canailles. Je refuse qu'on raye de l'entreprise le nom réputé d'Oppermann. .... Je ne me laisserai pas gagner par votre panique. Pas moi. Je ne comprends pas comment des adultes peuvent se faire avoir par ce vieux tas de poudre aux yeux. "

p. 138
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"Le Reichstag brûle" .....
Bien sûr que cet incendie est terriblement bête et grossier ... Mais tout ce qu'ils ont fait jusqu'à présent est bête et grossier et malgré tout, ils ne se sont jamais trompés dans leurs calculs. Ils ont spéculé sur la sottise des masses avec une logique effroyable ; c'est sans détour que le Führer lui-même, dès les premières éditions de son livre, a défini cette spéculation comme le principe de base de son action politique : alors, pourquoi ne pas continuer ? Là où le Grand Quartier général a dû s'arrêter de mentir à la fin de la guerre, ils ont repris le flambeau avec une implacable détermination. Et les paysans et les petits-bourgeois ont cru chacun de leurs mensonges. Pourquoi n'avaleraient-ils pas aussi celui-ci ? Le principe de ces gars-là est affreusement simple : que ton oui soit non et que ton non soit oui. Ils ne s'embarrassent pas de finesses inutiles. Ce sont de gigantesques Machiavel petits-bourgeois, affreusement caricaturaux. C'est à cette roublardise primitive qu'ils doivent justement leurs succès : parce que les autres supposent à chaque fois que personne ne tombera dans un piège aussi grossier. Or, à chaque fois, tout le monde tombe dedans. .... Cette revendication radicale, fondamentale du mensonge comme principe politique supérieur est assurément d'un intérêt capital.

p. 224
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Le 30 janvier, le président du Reich nomma l'auteur de "Mein Kampf" chancelier du Reich ...

Gustav se contentait de sourire du pessimisme de son ami. Un peuple parvenu à ce haut niveau technique et industriel ne tomberait pas du jour au lendemain dans la barbarie. Et quelqu'un n'avait-il pas calculé tout récemment que les seules oeuvres de Goethe circulaient à plus de cent millions d'exemplaires dans l'espace linguistique allemand ? Un peuple pareil n'écoute pas longtemps les hurlements barbares.
Dans les rues paisibles du quartier résidentiel où demeurait Gustav, la nomination du chef des Barbares n'avait pas changé grand-chose. A présent qu'il traversait la ville, c'est avec déplaisir qu'il les voyait s'y répandre. Leurs troupes contrôlaient les rues. Leurs uniformes bruns tout neufs et raides, sentant encore l'atelier de confection, et leur salut à l'antique lui faisaient penser aux figurants de province. A chaque coin de rue, ils tendaient aux passants des troncs de quête pour leur propagande électorale. Il baissa la vitre de la voiture afin d'entendre ce qu'ils criaient :"Donnez pour l'Allemagne qui s'éveille, donnez pour l'aller simple vers Jérusalem", entendit-il.

p. 129 et 134-135
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Ah, c'en était bien fini du cocon protecteur de son cher pâté de maisons de la Friedrich-Karl-Strasse. "My home is my castle" n'était plus qu'une pure réminiscence scolaire, sans signification concrète. Certes, les deux cent soixante-dix appartements se ressemblaient toujours comme autant de boîtes de sardines, mais en ce qui concernait M. Wolfsohn, il s'était produit un changement incompréhensible. Voilà à peine six semaines, à peine quatre semaines, il était l'un de ces deux cent soixante-dix chefs de famille, il avait les mêmes devoirs que les autres, les mêmes opinions, les mêmes joies, les mêmes soucis, les mêmes droits, il était un paisible contribuable ne demandant rien à personne et auquel personne ne voulait de mal. Aujourd'hui, les autres étaient restés tels quels, alors que lui, à en croire ce qu'il lisait à tous les coins de rue et ce qu'il entendait dire partout, voilà qu'il était devenu soudain un loup féroce, qu'il avait mené la patrie à sa perte. Comment ? pourquoi ? Il se creusait la tête dans son fauteuil, il ne comprenait pas.

p. 178
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C'était le soir du 11 avril, le 14 nissan du calendrier juif, le soir du Séder. ...
Il s'agit du final de la Haggada, ce chant araméen du fond des âges qui parle du petit agneau que mon petit père a vendu pour deux sous et que le chat a mordu à mort. Et ainsi début le cycle des représailles : le chien dévore le chat, le bâton abat le chien, le feu brûle le bâton, le flot éteint le feu, le boeuf boit le flot, le boucher abat le boeuf, la mort abat le boucher et Dieu abat la mort. Un petit agneau, un petit agneau.
Les yeux mi-clos, dodelinant de la tête avec abandon, (il) psalmodie le chant simple, profond, mélancolique. La sonorité des paroles en araméen est pleine de mystère ; même la traduction imprimée au regard du texte original semble d'un autre âge, tout à la fois apaisante et menaçante.

p. 333
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Sans exagérer, je puis affirmer que celui qui ne connaît pas la Rome dorée ne saurait dire qu'il a vraiment vécu. Où que vous vous trouviez à Rome, monsieur, vous êtes toujours au centre, car nous n'avons pas de frontières, nous engloutissons chaque jour un peu plus les localités environnantes. Ici, vous entendrez parler cent langues différentes. Vous aurez le loisir d'étudier les particularités de tous les peuples. Nous avons à Rome plus de Grecs qu'à Athènes, plus d'Africains qu'à Carthage. Point n'est besoin d'entreprendre un voyage de par le monde pour obtenir tous les produits de la terre. Vous trouverez des cargaisons venues d'Inde et d'Arabie, et ce en telles quantités que vous devrez nécessairement en conclure que ces pays doivent être à tout jamais dépouillés de leurs richesses et que si ces peuples veulent couvrir leurs propres besoins, ils sont contraints de s'adresser à nous. Que désirez-vous monsieur? De la laine d'Espagne, de la soie de Chine, du fromage des Alpes, des parfums d'Arabie, des drogues médicinales du Soudan? Je vous offre une prime s'il est quelque chose que vous ne parvenez pas à dénicher chez nous. Mais peut-être désirez-vous avoir les nouvelles les plus récentes? Au marché et sur le Forum, on est informé immédiatement quand les cours des céréales baissent en Haute-Egypte, quand un général a tenu un discours inepte, sur les bords du Rhin, quand notre ambassadeur à la cour du roi des Parthes a provoqué un scandale en éternuant trop fort. Il n'est pas de savant qui puisse travailler sans l'aide de nos bibliothèques. Nous possédons autant de statues que d'habitants. Nous payons les prix le plus élevés pour la vertu comme pour le vice. Tout ce votre esprit est à même de produire, vous le trouverez ici; mais vous trouverez bien davantage de choses que votre imagination ne saurait même envisager.
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