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Critique de JMLire17


La poésie est à fleur de pages dans ce beau roman qui a deux vertus, celle de nous faire passer un agréable moment de lecture, puis celle de nous rappeler l'existence du grand mouvement artistique, en littérature et peinture, qui a marqué le vingtième siècle: le surréalisme. Des peintres tel que Salvador Dali, Pablo Picasso, Joan Miro, Renè Magritte, des poètes, et écrivains, Robert Desnos, Paul Eluard, Louis Aragon, Philippe Soupault en étaient les membres autour de celui que l'on nomme le pape du surréalisme, André Breton. En 1966, ce dernier, est un poète malade, dans sa maison de Saint Cirq Lapopie, prés de Cahors, il est entouré de sa femme Elisa, et d'un ami Radovan Ivsic. Dans l'auberge du village celui-ci remet à une jeune femme, Chance Salvage, atterrit là par hasard, un exemplaire de Nadja , le grand roman que le poète a écrit sur sa liaison avec une femme de rencontre Léona Delcourt et dans lequel il a placé la quintessence de son art. Lorsque Chance a le livre en main, elle en fait sa bible, ajoute au dessus du nom de l'auteur les mots "j'aimerai", elle se passionne pour l'auteur, au point d'entrer dans son intimité, de se livrer à lui, de vouloir prendre auprès de lui, la place de Nadja. Mais la disparition du poète, la laisse désemparée, car elle est refusée par son entourage. Elle va combler ce vide en errant dans la mouvance de mai 68, qui s'est appuyé en partie sur des pensées des surréalistes. Puis elle se marginalise en retournant dans des lieux qu'elle a découverts avec André Breton et devient une sorte d'ermite dans une bergerie. L'histoire et les personnages fictionnels sont vraiment dans la lignée du surréaliste. Notamment, Chance, qui tombe là, grâce à la pointe d'un compas, pour une raison qu'il ne faut pas révéler, elle incarne parfaitement cette jeunesse des années 60, libre, sensuelle, qui rejette la société ancienne, tout en refusant ses propres responsabilités, et aspire à vivre autrement. Ce roman montre une fois de plus la force de la fiction par rapport à l'essai, je ne suis pas certain que j'aurais eu envie de lire un essai sur les surréalistes , mais la lecture de "J'aimerai André Breton" m'incite à me replonger dans l'histoire de ce courant artistique. Les éditions Phébus ont bien eu raison de le publier et je les remercie ainsi que Babelio de m'avoir permis de le lire.
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