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Critique de Olivia-A


Né dans les confins, Valentin fait partie d'une multitude imparfaite, isolée et exclue de la Cité, où vit la nomenklatura, privilégiés qui régissent la vie de tous. Il s'y retrouve avec sa mère, enfermé et sans nom, attendant d'être accepté dans cette nouvelle société dont il se sent irrémédiablement exclu. Des bouges les plus infâmes de la Cité aux plus hauts sommets de la monarchie, commence alors la quête de Valentin, une quête d'acceptation, de liberté, de désir, de justice, d'amour, de sécurité – c'est un peu tout à la fois dans ce monde complexe sorti de l'imaginaire de Diana Filippova.

Avec ce titre ambivalent, L'Amour et la Violence, questionne nos rapports humains, et cette volonté aujourd'hui presque universelle d'éradiquer la violence pour favoriser la paix. Dans ce récit, l'amour est essentiel à l'engagement des personnages, à leur entrée dans une rébellion en faveur de la multitude, et la violence, indispensable à l'expression de leur liberté et de leur désir. Finalement, pourrions-nous faire société sans amour et sans violence ? Diana Filippova apporte pour toute réponse l'exemple d'une société pacifique, gangrenée par les intérêts individuels, où l'irréel, accessible librement aux privilégiés, et imposés aux gens des confins, permet de garder tout le monde dans une indolence soit-disant préférable à la violence.

C'est un roman qui m'a semblé furieusement intelligent, décortiquant des enjeux politiques complexes inventés de toutes pièces, plongeant au plus profond de la psychologie de personnages fictifs mais néanmoins très torturés. Dans ce récit, le diable semble être dans les détails, et charge au lecteur d'assembler les indices pour en comprendre le dénouement, sans se laisser troubler par l'inexactitude possible des souvenirs racontés par le narrateur. En refermant ce livre, j'ai eu le sentiment de ne pas avoir tout compris, et ça continue à me travailler, à tel point que je n'ai qu'une envie : recommencer cette lecture plus tard, crayon à la main, pour reconstituer le puzzle. Avoir envie de relire un livre alors qu'on vient seulement le terminer, n'est-ce pas une belle preuve qu'on l'a aimé ?
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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